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« Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 10.djvu/235 » : différence entre les versions

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{{t3mp|1400. — DE MADAME DE COULANGES À MADAME DE SÉVIGNÉ.}}
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{{sc|Comptez}}, Madame, qu’on ne songe point ici qu’il y ait eu un M.{{lié}}de Luxembourg dans le monde. Vous ne me faites pitié où vous êtes que par les réflexions que vous vous amusez à faire sur des morts dont on ne se souvient plus du tout. Les meilleurs amis de M.{{lié}}de Luxembourg s’assemblent encore souvent ; le prétexte est de le pleurer, et ils boivent, mangent, rient, se trouvent de bonne compagnie, ''et de Caron, pas un mot''<ref>{{sc|Lettre}} 14OO, — 1. Mot emprunté à Lucien, qui lui—même paraît l’avoir pris d’un aparté comique plusieurs fois répété dans les ''Grenouilles'' d’Aristophane (vers 87, 107 et 115).Voyez tome {{rom-maj|II|}}, {{pg}}349, note 7, et tome {{rom-maj|IV|}}, {{pg}}147, note 10.</ref>. C’est ainsi qu’est fait le monde, ce monde que nous voulons toujours aimer. On parle à peine encore de la princesse d’Orange, qui n’avoit que trente-trois ans, qui étoit belle, qui étoit reine, qui gouvernoit, et qui est morte en trois jours. Mais une grande nouvelle, c’est que le prince d’Orange est malade, très-assurément ; la maladie de la reine<ref follow=p228>rétablie en 1701, et elle subsiste encore sous le nom de contribution personnelle. Voyez les ''Recherches sur les finances'', de Forbonnais, tome ll, p. 83, 101 et 122 sédition in-4° de 1758). (Note de l’édition de 1818.) Voyez aussi M.{{lié}}Henri Martin, tome XIV, p. 204 et 205.</ref><section end="1400"/>
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Version du 25 juillet 2021 à 20:00

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1695 réglée. J’ai toujours oublié de vous faire les compliments de l’abbé Têtu, et à toute la maison de Grignan. Adieu, ma très-aimable : je vous embrasse, je vous aime et vous désire toujours. M. de Coulanges n’habite plus que la cour ; on ne dira pas qu’ il est mené par l’intérêt, quelque pays qu’il habite ; c’est toujours son plaisir qui le gouverne, et il est heureux : en faut-il davantage ?



Modèle:T3mp

Paris, le 21e janvier.

Comptez, Madame, qu’on ne songe point ici qu’il y ait eu un M. de Luxembourg dans le monde. Vous ne me faites pitié où vous êtes que par les réflexions que vous vous amusez à faire sur des morts dont on ne se souvient plus du tout. Les meilleurs amis de M. de Luxembourg s’assemblent encore souvent ; le prétexte est de le pleurer, et ils boivent, mangent, rient, se trouvent de bonne compagnie, et de Caron, pas un mot[1]. C’est ainsi qu’est fait le monde, ce monde que nous voulons toujours aimer. On parle à peine encore de la princesse d’Orange, qui n’avoit que trente-trois ans, qui étoit belle, qui étoit reine, qui gouvernoit, et qui est morte en trois jours. Mais une grande nouvelle, c’est que le prince d’Orange est malade, très-assurément ; la maladie de la reine

    rétablie en 1701, et elle subsiste encore sous le nom de contribution personnelle. Voyez les Recherches sur les finances, de Forbonnais, tome II, p. 83, 101 et 122 édition in-4o de 1758). (Note de l’édition de 1818.) Voyez aussi M. Henri Martin, tome XIV, p. 204 et 205.

  1. Lettre 14OO, — 1. Mot emprunté à Lucien, qui lui-même paraît l’avoir pris d’un aparté comique plusieurs fois répété dans les Grenouilles d’Aristophane (vers 87, 107 et 115).Voyez tome II, p. 349, note 7, et tome IV, p. 147, note 10.