« Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 10.djvu/237 » : différence entre les versions
Aucun résumé des modifications |
|||
État de la page (Qualité des pages) | État de la page (Qualité des pages) | ||
- | + | Page corrigée | |
En-tête (noinclude) : | En-tête (noinclude) : | ||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
{{Manchette|D}} |
|||
Contenu (par transclusion) : | Contenu (par transclusion) : | ||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
<section begin="1400"/>{{nld|1695|border-top:1px solid black;}} |
|||
donne tout le reste. La petite duchesse de Sully, qui |
|||
est à mon gré la vieille, vient de m`envoyer prier |
{{tiret2|par|donne}} tout le reste. La petite duchesse de Sully, qui est à mon gré la vieille, vient de m`envoyer prier de vous faire à tous mille compliments de sa part. Aimez-moi toujours, je vous en conjure, ma chère amie. |
||
de vous faire à tous mille compliments de sa part. |
|||
Aimez-moi toujours, je vous en conjure, ma chère |
|||
amie. |
|||
<section end="1400"/> |
|||
------------ |
|||
<section begin="1401"/>{{brn|2}} |
|||
⚫ | |||
<includeonly>{{nld|1695|border-top:1px solid black;}}</includeonly> |
|||
⚫ | |||
A Paris, le 2Iè janvier. |
|||
{{droite| À Paris,le 21{{e}} janvier. |2.5|fs=85%}} |
|||
{{sc|Mon}} Dieu ! les bonnes lettres que les vôtres, ma très-aimable gouvernante, et que les détails me font plaisir ! J’ai vu toutes vos noces comme si j`y avois assisté ; j’ai vu ce beau château illuminé, toute la compagnie qui le remplissoit, les belles hardes et tous les ajustements de la mariée ; ces trois tables somptueusement servies dans la galerie ; tous les appartements richement meublés et éclairés ; j`ai même entendu la musique ; en un mot, par vos détails aimables, je n`ai rien perdu, et ils m’ont tiré de la peine où j’étois de voir les tables servies dans la galerie en ce temps-ci ; j`en trouvois la séance bien froide ; mais les deux cheminées dont vous me parlez m`ont réchauffé l’imagination, et je me suis trouvé à ce festin nuptial, sans autre incommodité que d`y avoir trop mangé ; car jamais je ne fis meilleure chère. Vous vous êtes en vérité acquittée des détails à merveilles ; mais qui m’apprendra si véritablement nous avons une marquise de Grignan, et si nous pouvons espérer des neveux dignes de leurs ancêtres ? qu`on m`assure au moins que la première nuit des noces du marquis ne ressembla point à la première nuit des noces de Monsieur son père<ref>{{sc|Lettre}} 1401. — . Ce passage est expliqué par une chanson du temps, dont l’auteur est vraisemblablement Coulanges. Le comte de Grignan eut une violente colique la première nuit de ses noces, qui fut celle du 19 au 20 janvier 1669.</ref>, et<section end="1401"/> |
|||
MoN Dieu ! les bonnes lettres que les vôtres, ma très-aimable |
|||
gouvernante, et que les détails me font plaisir ! |
|||
J'ai vu toutes vos noces comme si j`y avois assisté ; j'ai |
|||
vu ce beau château illuminé, toute la compagnie qui le |
|||
remplissoit, les belles hardes et tous les ajustements de la |
|||
mariée ; ces trois tables somptueusement servies dans la |
|||
galerie ; tous les appartements richement meublés et |
|||
éclairés ; j`ai même entendu la musique ; en un mot, par |
|||
vos détails aimables, je n`ai rien perdu, et ils m’ont tiré |
|||
de la peine où j'étois de voir les tables servies dans la galerie |
|||
en ce temps-ci ; j`en trouvois la séance bien froide ; |
|||
mais les deux cheminées dont vous me parlez m`ont |
|||
réchauffé l'imagination, et je me suis trouvé à ce festin |
|||
nuptial, sans autre incommodité que d`y avoir trop |
|||
mangé ; car jamais ne fis meilleure chère. Vous vous |
|||
êtes en vérité acquittée des détails à merveilles ; mais qui |
|||
m’apprendra si véritablement nous avons une marquise |
|||
de Grignan, et si nous pouvons espérer des neveux dignes |
|||
de leurs ancêtres ? qu`on m`assure au moins que |
|||
la première nuit des noces du marquis ne ressembla point |
|||
à la première nuit des noces de Monsieur son père<ref>LETTRE 1401. -- I. Ce passage est expliqué par une chanson du |
|||
temps, dont l’auteur est vraisemblablement Coulanges. Le comte de |
|||
Grignan eut une violente colique la première nuit de ses noces, qui |
|||
fut celle du 19 au 20 janvier 1669.</ref>, et |
Version du 26 juillet 2021 à 20:39
1695 donne tout le reste. La petite duchesse de Sully, qui est à mon gré la vieille, vient de m`envoyer prier de vous faire à tous mille compliments de sa part. Aimez-moi toujours, je vous en conjure, ma chère amie.
Mon Dieu ! les bonnes lettres que les vôtres, ma très-aimable gouvernante, et que les détails me font plaisir ! J’ai vu toutes vos noces comme si j`y avois assisté ; j’ai vu ce beau château illuminé, toute la compagnie qui le remplissoit, les belles hardes et tous les ajustements de la mariée ; ces trois tables somptueusement servies dans la galerie ; tous les appartements richement meublés et éclairés ; j`ai même entendu la musique ; en un mot, par vos détails aimables, je n`ai rien perdu, et ils m’ont tiré de la peine où j’étois de voir les tables servies dans la galerie en ce temps-ci ; j`en trouvois la séance bien froide ; mais les deux cheminées dont vous me parlez m`ont réchauffé l’imagination, et je me suis trouvé à ce festin nuptial, sans autre incommodité que d`y avoir trop mangé ; car jamais je ne fis meilleure chère. Vous vous êtes en vérité acquittée des détails à merveilles ; mais qui m’apprendra si véritablement nous avons une marquise de Grignan, et si nous pouvons espérer des neveux dignes de leurs ancêtres ? qu`on m`assure au moins que la première nuit des noces du marquis ne ressembla point à la première nuit des noces de Monsieur son père[1], et
- ↑ Lettre 1401. — . Ce passage est expliqué par une chanson du temps, dont l’auteur est vraisemblablement Coulanges. Le comte de Grignan eut une violente colique la première nuit de ses noces, qui fut celle du 19 au 20 janvier 1669.