« Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome5.djvu/73 » : différence entre les versions
m maintenance |
m Typographie, césure et orthographe |
||
Contenu (par transclusion) : | Contenu (par transclusion) : | ||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
ACTE III, SCÈNE VI. 6Î |
ACTE III, SCÈNE VI. 6Î |
||
Mais distingué, |
Mais distingué, l’honneur fut ma fortune. |
||
LA MARQUISE. |
LA MARQUISE. |
||
Vous êtes donc né de condition ? |
Vous êtes donc né de condition ? |
||
LA BARONNE. n |
LA BARONNE. n |
||
Fi ! quelle idée ! |
Fi ! quelle idée ! |
||
LE PAYSAN, à la marquise. |
LE PAYSAN, à la marquise. |
||
Hélas ! madame, non ; |
Hélas ! madame, non ; |
||
Mais je suis né |
Mais je suis né d’une honnête famille : |
||
Je méritais peut-être une autre fille. |
Je méritais peut-être une autre fille. |
||
LA MARQUISE. |
LA MARQUISE. |
||
Que vouliez-vous de mieux ? |
Que vouliez-vous de mieux ? |
||
LE COMTE. |
LE COMTE. |
||
Ligne 27 : | Ligne 27 : | ||
LA MARQUISE. |
LA MARQUISE. |
||
Mieux que Nanine |
Mieux que Nanine ? |
||
LE COMTE. |
LE COMTE. |
||
Ligne 35 : | Ligne 35 : | ||
L E PAYSAN. |
L E PAYSAN. |
||
J’appris qu’ici ma fille fut nourrie. |
|||
Quelle y vivait |
Quelle y vivait bien traitée et chérie. |
||
Heureux alors, et |
Heureux alors, et bénissant le ciel, |
||
Vous, vos hontes, votre soin paternel. |
Vous, vos hontes, votre soin paternel. |
||
Ligne 47 : | Ligne 47 : | ||
Mais plein de trouhle et craignant son jeune âge. |
Mais plein de trouhle et craignant son jeune âge. |
||
Tremblant encor, lorsque |
Tremblant encor, lorsque j’ai tout perdu, |
||
De retrouver le |
De retrouver le bien qui m’est rendu. |
||
(Montrant la baronne.) |
(Montrant la baronne.) |
||
Je viens |
Je viens d’entendre, au discours de madame. |
||
Que |
Que j’eus raison : elle m’a percé l’âme ; |
||
Je vois fort |
Je vois fort bien que ces cent louis d’or *, |
||
Des diamants, sont un troj) grand trésor |
Des diamants, sont un troj) grand trésor |
||
Pour les tenir par un droit légitime ; |
Pour les tenir par un droit légitime ; |
||
Elle ne peut les avoir eus sans crime. |
Elle ne peut les avoir eus sans crime. |
||
Ce seul soupçon me fait frémir |
Ce seul soupçon me fait frémir d’horreur, |
||
Et |
Et j’en mourrai de honte et de douleur. |
||
Je suis venu soudain pour vous les rendre : |
Je suis venu soudain pour vous les rendre : |
||
Hs sont à vous ; vous devez les reprendre, |
Hs sont à vous ; vous devez les reprendre, |
||
Et si ma fille est criminelle, hélas ! |
Et si ma fille est criminelle, hélas ! |
||
Punissez-moi, mais ne la perdez pas. |
Punissez-moi, mais ne la perdez pas. |
||
1. Il est question de trois cents louis |
1. Il est question de trois cents louis d’or, dans la scène ix de l’qctc I{{er}} : voyez |
||
page 31. |
page 31. |
||
�� |
|||
� |
Version du 27 octobre 2011 à 18:19
ACTE III, SCÈNE VI. 6Î
Mais distingué, l’honneur fut ma fortune.
LA MARQUISE.
Vous êtes donc né de condition ?
LA BARONNE. n
Fi ! quelle idée !
LE PAYSAN, à la marquise.
Hélas ! madame, non ; Mais je suis né d’une honnête famille : Je méritais peut-être une autre fille.
LA MARQUISE.
Que vouliez-vous de mieux ?
LE COMTE.
Eh ! poursuivez.
LA MARQUISE.
Mieux que Nanine ?
LE COMTE.
Ah ! de grtîce, achevez.
L E PAYSAN.
J’appris qu’ici ma fille fut nourrie.
Quelle y vivait bien traitée et chérie.
Heureux alors, et bénissant le ciel,
Vous, vos hontes, votre soin paternel.
Je suis venu dans le prochain village,
Mais plein de trouhle et craignant son jeune âge.
Tremblant encor, lorsque j’ai tout perdu,
De retrouver le bien qui m’est rendu.
(Montrant la baronne.)
Je viens d’entendre, au discours de madame. Que j’eus raison : elle m’a percé l’âme ; Je vois fort bien que ces cent louis d’or *, Des diamants, sont un troj) grand trésor Pour les tenir par un droit légitime ; Elle ne peut les avoir eus sans crime. Ce seul soupçon me fait frémir d’horreur, Et j’en mourrai de honte et de douleur. Je suis venu soudain pour vous les rendre : Hs sont à vous ; vous devez les reprendre, Et si ma fille est criminelle, hélas ! Punissez-moi, mais ne la perdez pas.
1. Il est question de trois cents louis d’or, dans la scène ix de l’qctc Ier : voyez page 31.