« Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1865-1866.djvu/134 » : différence entre les versions

La bibliothèque libre.
ThomasBot (discussion | contributions)
m Phe: split
 
TED (discussion | contributions)
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
<poem>
<poem>

— Ah ! m’écriai-je, qu’elle est pâle
— Ah ! m’écriai-je, qu’elle est pâle
Et triste, et que ses traits sont beaux !
Et triste, et que ses traits sont beaux !

Version du 24 juillet 2013 à 22:27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


— Ah ! m’écriai-je, qu’elle est pâle
Et triste, et que ses traits sont beaux !
Sa jupe étroite est en lambeaux ;
Elle croise avec soin son châle ;

Elle est nu-tête ; ses cheveux,
Mal noués, épars derrière elle,
Forment leur onde naturelle :
Le miroir n’a pas souci d’eux.

Des piqûres de son aiguille
Elle a le bout du doigt tout noir,
Et ses yeux au travail du soir
Se sont affaiblis… Pauvre fille !

Hélas ! tu n’as ni feu ni lieu ;
Pleure et mendie au coin des rues :
Les palais sont pour nos statues,
Et tu sors de la main de Dieu !

Ta beauté n’aura point de temple.
On te marchandera ton corps ;
La forme sans âme, aux yeux morts,
Seule est digne qu’on la contemple.