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La recherche de la partie lésée ne peut être infirmée par l’argument commode : cela ne fait de tort à personne. Cet argument n’est jamais de mise. Il y a toujours une partie lésée, fut-ce la loi morale qui veut ici être considérée comme personne civile. Elle a ses droits à faire valoir.
La recherche de la partie lésée ne peut être infirmée par l’argument commode : cela ne fait de tort à personne. Cet argument n’est jamais de mise. Il y a toujours une partie lésée, fut-ce la loi morale qui veut ici être considérée comme personne civile. Elle a ses droits à faire valoir.


Le prévenu a aussi les siens : le prévenu, c’est-à-dire soi-même. Il ne convient pas qu’une fausse humilité étouffe sa voix. L’humilité qu’il ne faut jamais confondre avec la modestie est une assez piètre vertu. Elle sert de paravent à bien des vilenies. « Moi ver de terre, moi plus méprisable que le néant… » En ces termes, le fidèle est invité dans certains manuels de piété à s’exprimer pour implorer Dieu de lui pardonner ses péchés. Combien absurdes apparaissent de telles expressions !… Le mécanisme de la conscience ne doit pas jouer unilatéralement. Le prévenu a droit d’assembler les éléments de sa défense et c’est en examinant ces éléments qu’il apprend à apprécier la valeur de ses actes.
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L’interrogatoü e est une opération à laquelle un long a tavisme
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sport et pédagogie

matière ne comprend pas les mille et un détails de la vie quotidienne devant lesquels on ne saurait, sans graves inconvénients, s’arrêter préventivement.

L’instinct moral avertit quand un procès s’impose. Il faut que, dès l’adolescence, l’homme soit dressé à tendre l’oreille pour recueillir cet avertissement de façon à commencer aussitôt l’instruction, c’est-à-dire l’examen du fait et des circonstances et la recherche de la partie lésée.

Ce qui importe avant tout dans la série de ces opérations, c’est l’ordre. La franchise a chance de découler de l’ordre ; au contraire, elle se manifeste malaisément sans son aide.

L’objet de la poursuite doit être dégagé rapidement, isolé autant que possible d’autres faits qui en compliqueraient l’examen et bien mis en lumière avec les circonstances au milieu desquelles il apparaît.

La recherche de la partie lésée ne peut être infirmée par l’argument commode : cela ne fait de tort à personne. Cet argument n’est jamais de mise. Il y a toujours une partie lésée, fut-ce la loi morale qui veut ici être considérée comme personne civile. Elle a ses droits à faire valoir.

Le prévenu a aussi les siens : le prévenu, c’est-à-dire soi-même. Il ne convient pas qu’une fausse humilité étouffe sa voix. L’humilité qu’il ne faut jamais confondre avec la modestie est une assez piètre vertu. Elle sert de paravent à bien des vilenies. « Moi ver de terre, moi plus méprisable que le néant… » En ces termes, le fidèle est invité dans certains manuels de piété à s’exprimer pour implorer Dieu de lui pardonner ses péchés. Combien absurdes apparaissent de telles expressions !… Le mécanisme de la conscience ne doit pas jouer unilatéralement. Le prévenu a droit d’assembler les éléments de sa défense et c’est en examinant ces éléments qu’il apprend à apprécier la valeur de ses actes.

L’interrogatoü e est une opération à laquelle un long a tavisme a donné un cache t presque instinctif. L’expression « interroger sa conscience » ne sera.it pJ.s si courant e si elle ne r épondai t à quelque chose d’usuel. Si l’interrogatoire est trop souvent écourté ou « saboté », c’est qu’on néglige de l’entourer des formes voulues, de le prépar er avec un peu de solennité.

Ne pensons pas surtout qu’il faille en t out ceci faire appel à la vertu, personne ·a’accès intim :id<ln t pour la faiblesse moyenne