« Page:Revue du Pays de Caux n4 septembre 1902.djvu/18 » : différence entre les versions

La bibliothèque libre.
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 25 : Ligne 25 :
que les fidèles peuvent en surveiller l’aménagement et contrôler
que les fidèles peuvent en surveiller l’aménagement et contrôler
la réalisation des promesses qui leur ont été faites. Le bien-être
la réalisation des promesses qui leur ont été faites. Le bien-être
de l’humanité est un id1éal très élevé, mais no1n lointain et su1"to1nt
de l’humanité est un idéal très élevé, mais non lointain et surtout
qu.i n’est séparé de nous par aucun n1ur ; la, D !Or’l dissimule aux
qui n’est séparé de nous par aucun mur ; la mort dissimule aux
rega1~ds le vrai pa1~a.dis. Ici, nulle mort ne fe·rme lihorizon ; les
regards le vrai paradis. Ici, nulle mort ne ferme l’horizon ; les
es jamh1eS 1de 1Cbai1• et d''os qui po1-tent les 1norte]s doivent les
mêmes jambes de chair et d’os qui portent les mortels doivent les
conduire au hnti Pas besoin d’ailes pom· y arriver. La situation
conduire au but. Pas besoin d’ailes pour y arriver. La situation
est un peu celle, des-Israélites 1en ma1~cb1e ve1·s la Terre promise.
est un peu celle des Israélites en marche vers la Terre promise.
Si elle tat•dc t1~’P et, surtorut, si elle ne, répond point à leur
Si elle tarde trop et, surtout, si elle ne répond point à leur
attente, ils se ré oltent.. Les combattants de l’armée socialiste
attente, ils se révoltent. Les combattants de l’armée socialiste
sont prêts à endut~r bi1en des souffrances pour le tl’ion1p,hc de leu.r ·
sont prêts à endurer bien des souffrances pour le triomphe de leur
1Cause.,, mais encore faut....fi que leur cause ne les désillusionne pas
cause, mais encore faut-il que leur cause ne les désillusionne pas
1et qu~ils -n’aperç.oivent pas le néant ’d.e -leurs 1eJforts.
et qu’ils n’aperçoivent pas le néant de leurs efforts.


Or ce ne sont pas des vulgaires « partageux » anxieux de prendre,
Or ce ne sont pas des vulgaires « partageux » anxieux de prendre,

Version du 27 décembre 2017 à 22:57

Cette page n’a pas encore été corrigée
138
REVUE DU PAYS DE CAUX

préparé des adeptes dont l’enthousiasme allait, au besoin, jusqu’au martyre.

Nous verrons tout à l’heure ce que son caractère religieux assure au socialisme de succès éventuels. Avoir constaté ce caractère suffit à légitimer ce que nous disons plus haut à savoir que le socialiste mérite le respect de ses adversaires même. Mais le respect n’exclut pas la méfiance. Il est toujours bon de se méfier d’un culte nouveau. Un peuple arrive à se libérer d’une législation qui l’opprime : il a beaucoup plus de peine à échapper à un état d’esprit qui l’énerve ; les ruines accumulées, par une mauvaise politique, sont bien moindres que celles engendrées par une philosophie nationale erronée et l’on sort de l’impasse économique plus facilement que de l’impasse morale. Aussi doit-on regarder à deux fois avant de s’y engager.


Le socialisme devra produire de la richesse

En tant que religion nouvelle, le socialisme jouit de certains avantages et présente un inconvénient grave. Ses avantages sont l’absence de culte et la simplicité de dogme. Son principe est accessible à tous et jusqu’ici, du moins, il ne s’encombre pas de détails inutiles. Mais, d’autre part, son infériorité lui vient de ce que le paradis qu’il promet est terrestre au premier chef, de sorte que les fidèles peuvent en surveiller l’aménagement et contrôler la réalisation des promesses qui leur ont été faites. Le bien-être de l’humanité est un idéal très élevé, mais non lointain et surtout qui n’est séparé de nous par aucun mur ; la mort dissimule aux regards le vrai paradis. Ici, nulle mort ne ferme l’horizon ; les mêmes jambes de chair et d’os qui portent les mortels doivent les conduire au but. Pas besoin d’ailes pour y arriver. La situation est un peu celle des Israélites en marche vers la Terre promise. Si elle tarde trop et, surtout, si elle ne répond point à leur attente, ils se révoltent. Les combattants de l’armée socialiste sont prêts à endurer bien des souffrances pour le triomphe de leur cause, mais encore faut-il que leur cause ne les désillusionne pas et qu’ils n’aperçoivent pas le néant de leurs efforts.

Or ce ne sont pas des vulgaires « partageux » anxieux de prendre, tout simplement, à ceux qui ont afin de donner à ceux qui n’ont pas. L’état social qu’on leur a décrit et pour lequel ils se sont