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ACTE III, SCÈNE VI. 6Î

Mais distingué, l’honneur fut ma fortune.

LA MARQUISE.

Vous êtes donc né de condition ?

LA BARONNE. n

Fi ! quelle idée !

LE PAYSAN, à la marquise.

Hélas ! madame, non ; Mais je suis né d’une honnête famille : Je méritais peut-être une autre fille.

LA MARQUISE.

Que vouliez-vous de mieux ?

LE COMTE.

Eh ! poursuivez.

LA MARQUISE.

Mieux que Nanine ?

LE COMTE.

Ah ! de grtîce, achevez.

L E PAYSAN.

J’appris qu’ici ma fille fut nourrie.

Quelle y vivait bien traitée et chérie.

Heureux alors, et bénissant le ciel,

Vous, vos hontes, votre soin paternel.

Je suis venu dans le prochain village,

Mais plein de trouhle et craignant son jeune âge.

Tremblant encor, lorsque j’ai tout perdu,

De retrouver le bien qui m’est rendu.

(Montrant la baronne.)

Je viens d’entendre, au discours de madame. Que j’eus raison : elle m’a percé l’âme ; Je vois fort bien que ces cent louis d’or *, Des diamants, sont un troj) grand trésor Pour les tenir par un droit légitime ; Elle ne peut les avoir eus sans crime. Ce seul soupçon me fait frémir d’horreur, Et j’en mourrai de honte et de douleur. Je suis venu soudain pour vous les rendre : Hs sont à vous ; vous devez les reprendre, Et si ma fille est criminelle, hélas ! Punissez-moi, mais ne la perdez pas.

1. Il est question de trois cents louis d’or, dans la scène ix de l’qctc Ier : voyez page 31.