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« Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 4, 1763.djvu/97 » : différence entre les versions

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Ma grand’mère a répondu pour moi qu’il n’avoit pas besoin d’excuses, et que nous rendions tous justice au mérite de la dame italienne. Il a repris. Dans une situation si extraordinaire, quoique ce que j’ai à dire puisse être recueilli de mon histoire, et quoique vous m’ayez fait la grâce d’approuver les vues qui me font aspirer à l’estime de Miss Byron, il me semble que je dois à sa délicatesse et à la vôtre une sincère exposition de l’état de mon cœur : je vais m’expliquer avec toute la bonne foi qui convient dans les traités de cette nature, comme dans ceux qui se concluent solennellement entre les nations. Je ne suis pas insensible à la beauté ; mais jusqu’à présent la beauté seule n’a eu de pouvoir que sur mes yeux, par le plaisir dont on ne peut naturellement se défendre à la vue de cette perfection. Si mon cœur n’avoit pas été comme hors de ses atteintes, permettez-moi cette expression, et si j’avois été maître de moi-même, Miss Byron, dès la première fois que je l’ai vue, ne m’auroit pas laissé d’autre choix. Mais l’honneur que j’eus de converser avec elle, me fit observer dans son ame et dans sa conduite, cette véritable dignité, cette délicatesse, cette noble franchise que j’ai toujours regardé comme les qualités distinctives de son sexe : quoique je ne les eusse jamais trouvées au même degré que dans une seule femme. J’éprouvai bientôt que mon admiration