Théorie de l’écoulement tourbillonnant et tumultueux des liquides dans les lits rectilignes à grande section/Tome 1/VII

La bibliothèque libre.

§ vii. — Équations d’un tel régime indispensables pour traiter le cas particulier du régime uniforme.


» 26. Portons l’expression (17) du coefficient de frottement intérieur dans les formules (12) des forces où les ont d’ailleurs les valeurs (2). La petitesse du coefficient rendra négligeables les termes où il multipliera des dérivées de autre que celles de en les seules de grandeur notable. Il viendra donc

(19)

» On en déduit d’abord aisément, à raison de la petitesse des angles faits par les normales à la surface-limite avec les plans des ou des sections que la pression exercée sur la masse fluide par un élément quelconque de sa couche superficielle ne comprend de sensible, à part une partie principale valant et perpendiculaire à la surface, qu’un frottement, dirigé à très peu près suivant les négatifs, et exprimé par est la dérivée de suivant une petite normale tirée, dans le plan de la section sur son contour, à partir du point intérieur voisin que l’on considère. Si désigne l’angle de cette normale, menée ainsi vers le dehors, avec les positifs, on a

(20)

» Près d’une surface libre, le frottement étant nul, la fonction vérifiera donc la condition et égalera la pression constante donnée de l’atmosphère contiguë. Près d’une paroi, où le frottement est régi par la formule (14), il viendra pour vu finalement (18), la condition

(21)


» 27. Voyons maintenant ce que deviennent les équations indéfinies (13) et, d’abord, les deux dernières. Les dérivées en de qui y figurent, auront, d’après (19), à l’un de leurs deux termes, le facteur en même temps que la dérivée très petite de en (différentiée en ou ), et, à l’autre, la dérivée même de en d’un ordre de petitesse plus élevé que celui de à raison de la graduelle variation supposée du régime. Ces dérivées de seront donc négligeables, et, comme les accélérations transversales le sont aussi, les deux dernières équations (13), débarrassées de tout terme rappelant le mouvement, signifieront que la pression moyenne varie hydrostatiquement sur toute l’étendue de la section normale S’il y a une surface libre, devra égaler la pressions constante de l’atmosphère, son profil en travers, limite supérieur de sera donc horizontal.


» 28. Dans tous les cas, la dérivée en de ou de indépendante de et se réduit à celle de la pression moyenne mesurée le long de l’axe des entre les deux sections normales d’abscisses Nous supposerons qu’on prenne cet axe, tangent, dans le cas d’un tuyau, à l’élément même compris entre ces deux sections, de l’axe du tuyau, et, dans le cas d’un canal découvert, à l’élément analogue d’une coupe longitudinale de la surface libre, telle qu’elle est à l’époque Alors, si, par analogie avec l’on appelle l’altitude des divers points de l’axe du tuyau ou de la coupe longitudinale de la surface libre, la dérivée sera la pente de l’élément sinus de son angle avec le plan horizontal[1], et l’on aura, dans la première équation (13), Par suite, dans cette première équation (13), la somme des deux termes en et en divisés par pourra s’écrire simplement et, dans le cas d’un canal découvert (où ), elle ne sera autre chose que la pente de superficie, cause unique de l’écoulement lorsqu’il devient uniforme. Donnons, en général, à cette expression, indépendante de et de le nom de pente motrice, et désignons-la, suivant l’usage, par en posant ainsi

(22)

» La première équation (13), divisée elle-même par sera l’équation indéfinie en

(23)


» 29. Pour la rendre, ainsi que les conditions aux limites, indépendante des dimensions absolues de la section, prenons comme variables, au lieu de les coordonnées du point homologue de dans une section de rayon moyen 1, et appelons la petite normale homologue de dans cette section. Autrement dit, posons

(24) d’où et

» En même temps, substituons à sa valeur (19) et divisons chaque équation par le facteur, indépendant de et qui lui donne la forme la plus simple. Nous aurons

(25)
(26)

» Ces relations sont complètement indépendantes du choix des axes. En effet, leurs deux seuls termes qui paraissent en dépendre, savoir, les deux premiers de (25), si l’on y effectue les différentiations en puis qu’on y introduise les parmètres différentiels des deux premiers ordres des fonctions de point qui y figurent, reviennent ensemble à


désigne l’angle des deux normales aux courbes

» Il suffit de supposer à la surface libre, pour que la condition (26) au contour comprenne celle qui régit sur une telle surface. L’on voit d’ailleurs que cette dernière condition sera satisfaite d’elle-même, si l’on peut former la solution pour le cas d’un tuyau plein ayant sa section composée de la proposée et de sa symétrique par rapport à son bord supérieur (ou profil en travers horizontal de la surface libre), avec symétrie de structure des parois de part et d’autre ; car la fonction de point y prendre naturellement mêmes valeurs de part et d’autre de cette droite, sur laquelle s’annulera dès lors sa dérivée suivant le sens normal, continue dans tout l’intérieur du contour total


» 30. La vitesse absolue au point du contour où s’obtient en appliquant le principe des quantités de mouvement, suivant les à la tranche fluide comprise entre les deux sections d’abscisses ou, ce qui revient au même, en multipliant (25) par et puis intégrant dans toute l’étendue de la section sans négliger de convertir les deux premiers termes, à la manière ordinaire, en intégrales sur le contour de que la relation (26) conduit à ne prendre que pour la partie mouillée de ce contour. L’introduction sous les signes des rapports indépendants des dimensions absolues de donne enfin, après quelques transformations évidentes,

(27)

» Le coefficient de dans le premier terme, est tout connu, puisque la fonction s’y trouve donnée en ou le long du contour mouillé Cette formule fera donc connaître dès que la pente motrice et les accélérations seront données. Puis le système (25), (26) déterminera complètement le rapport déjà égal à 1 au point du contour mouillé où et, par suite, il déterminera la vitesse pour tous les points de la section. En effet, s’il pouvait admettre deux solutions distinctes, leur différence, que j’appellerai vérifierait évidemment les deux équations

Or la première, multipliée par et intégrée par parties dans toute l’étendue d’une section, en y détachant à la manière ordinaire des intégrales prises sur le contour, donne, vu la seconde, un premier membre tout composé d’éléments non positifs, et dont l’annulation identique exige que l’on pose dans tout l’intérieur de la section. Or cette différence s’annule au point ou et où elle se réduit à 1-1. Donc elle s’annule partout.


  1. En Hydraulique c’est ce sinus, non la tangente correspondante, qu’il y a lieu de considérer, et auquel il convient de réserver le nom de pente : il reste le mot inclinaison pour désigner la tangente.