Théorie de la musique (Danhauser, 1889)/III/14
14e Leçon.
DE LA MODULATION.[1]
162. La modulation est le changement de ton, et en même temps la transition au moyen de laquelle ce changement s’opère.
163. La modulation est déterminée par l’altération d’une ou de plusieurs notes du ton dans lequel on est. Ces altérations étrangères au ton que l’on veut quitter, appartiennent au ton dans lequel on veut aller.
164. La note qui détermine la modulation est le plus souvent la note sensible ou la sous-dominante du ton dans lequel on module.
Modulation de fa maj. en ut maj. par le si note sensible du ton d’ut. | |
(DALAYRAC) |
Modulation de ré maj. en sol maj. par l’ut sous dom. du ton de sol. | |
165. Cette note peut être aussi la note sensible altérée du ton que l’on quitte.
Modulation de ut min. en mi maj. par le si , altération de la note sensible du ton d’ut. | |
(MOZART) |
166. Si le ton dans lequel on module n’est que passager, on place immédiatement devant les notes qu’ils altèrent les accidents appartenant à ce nouveau ton.
Si au contraire le ton dans lequel on module doit persister pendant un temps plus long, on remplace l’armure de la clé du ton que l’on a quitté par celle du ton où l’on module.
(BEETHOVEN) |
Ainsi qu’on le voit par cet exemple et par ceux qui suivent, on doit au moment du changement d’armure, exclure par des bécarres les altérations qui appartenaient à la première armure, mais qui ne font plus partie de la nouvelle.
167. La modulation a pour but d’obvier à la monotonie qui résulterait de la persistance d’une seule tonalité dans un morceau de musique de quelque étendue.
Analysez un morceau de musique sous le rapport de la tonalité ; indiquez les modulations, les transitions au moyen desquelles elles s’opèrent, et le point exact où elles ont lieu ainsi que la note qui les détermine.
- ↑ Ce chapitre est seulement indiqué ; les développements qu’il comporterait étant du ressort de l’harmonie.