Une femme m’apparut/1905/26
Apparence
< Une femme m’apparut | 1905
Alphonse Lemerre, éditeur, 1905 (nouv. éd.) (p. 137-138).
XXVI
J’osai faire des reproches douloureux à Lorély. J’osai la blâmer des aveux de l’homme, entendus par hasard. J’osai la blâmer enfin de ses réponses mensongères.
Sans s’émouvoir, elle laissa tomber :
« De quel droit me parles-tu de la sorte, toi que je n’aime pas ? »
Elle reprit, implacable :
« Et puisque je ne t’aime point, séparons-nous. Sache que j’ai toujours été loyale envers toi. T’ai-je prodigué de fausses protestations de tendresse ? Dès la première minute, je t’ai ouvert le néant de mon cœur. J’aurais voulu t’aimer, tu n’as point su m’inspirer l’amour que je souhaitais si vainement. »
Elle ajouta, mélancolique :
« L’amour que je ne trouverai jamais… »
Et elle disparut dans un frisson triste…