Virelays/XIII

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Virelays, Texte établi par Maurice RoyFirmin Didot (p. 114-115).


XIII


Dieux ! que j’ay esté deceüe
De cellui, dont je bien cuidoie[1]
Qu’entièrement s’amour fust moye !
A tart me suis aperceüe.[2]

Or sçay je toute l’encloüre[3]
Et comment il se gouvernoit :
Une autre amoit, j^en suis seiire,
Et si beau semblant me monstroit

Que j’ay ferme creance eüe,
Qu’il ne desirast autre joye
Fors moy ; mais temps est que je voie
La traïson qu’il m’a teüe ;
Dieux ! que j’ay esté deceüe !

Mais d’une chose l’asseüre,
Puis que je voy qu’il me déçoit,
Que jamais sa regardeüre,
Ne le semblant qu’il me monstroit,

Ne les bourdes dont m’a peüe,
Ne feront tant que je le croie ;
Car oncques mais, se Dieux me voie,
Ne fu tel traïson veüe.[4]
Dieux ! que j’ay esté deceüe !

  1. XIII. — 2 A que je b. c
  2. — 4 B A t. m’y s. a.
  3. — 5 je omis dans B
  4. XIII. — 21 B t. faulsseté v.