Virelays/XVI

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Virelays, Texte établi par Maurice RoyFirmin Didot (p. 117-118).


XVI


On doit croire ce que la loy commande ;
Il est trop folz qui encontre s’opose ;
Et s’elle fait a croire, je suppose
Que maint devront envers Dieu grant amende.

Il est bien voir que naturelement
Nous sommes tous enclins et entechiez
A tost pechier ; mais plus orriblement
Cheent aucuns en trop plus grant péchiez

Qu’autres ne font, et se l’en me demande[1]
Quelz gens ce sont, verité dire n’ose
Pour leur grandeur, mais Dieux scet toute chose.
Et s’il est voir qu’en enfer on descende,
On doit croire ce que la loy commande.

Merveilles n’est s’on voit communément
Au monde moult avenir de meschiefs ;
Car trop de maulx sont fait couvertement
De maint meismes qui sont docteurs et chiefs[2]

De doctriner le monde qu’il s’amende,[3]
Mais Dieux scet bien quelle pensée enclose[4]

 
Est en leurs cuers, combien qu’on les alose[5]
Pour leur estas ; mais, a quoy que l’en tende,
On doit croire ce que la loy commande.

  1. XVI. — 9 A1 Que a.
  2. — 17 B1 q. s. des d. c. — B2 q. s. d. c.
  3. — 18 B D’endoctriner
  4. — 19 B q. p. est e.
  5. 20 B En l. faulx c.