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Voyage sentimental/76

La bibliothèque libre.
Chez Jean-François Bastien (Tome cinquième. Tome sixièmep. 244-245).


LES ARMOIRIES.
Paris et Londres.


Paris, ton emblème est un vaisseau : la Seine cependant n’est pas navigable. Que ne prends-tu pour armes la croix de Londres avec une Notre-Dame ? car ton vaisseau remonte la Tamise avec le flux, et jette l’ancre dans le port marchand.

Dans laquelle des neuf cent rues (je ne parle que des petites) de cette capitale du monde, (car le moyen de contester aux Parisiens une dénomination qui, à la vérité n’a jamais dépassé de leur ville) dans laquelle, dis-je, de ses neuf cents rues prendrai-je un logement ? mais doucement : — c’est ici que demeure ma belle marchande de gants. — Elle est sur sa porte. Les filets de l’amour, fiction des poëtes, sont une réalité chez elle. — « Madame, ma bonne fortune ma jeté encore une fois dans votre quartier, sans que j’y pensasse. Comment se porte Madame ? — à merveille, monsieur : enchantée de vous voir. »

Quelle urbanité ! quelle politesse de langage ; et c’est la femme d’un gantier qui parle ainsi !