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Page:Œuvres de Blaise Pascal, XII.djvu/289

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toute-puissante, plus elle est digne d’attention. Les miracles condamneront ceux qu’ils n’auront pas convertis, et ils convertiront ; c’est pourquoi le premier devoir de charité envers Dieu et envers les hommes est de défendre et de célébrer « le miracle ». L’esprit dans lequel l’Apologie a été entreprise se résume dans cette prière : « Sur le miracle. Comme Dieu n’a pas rendu de famille plus heureuse, qu’il fasse aussi qu’il n’en trouve point de plus reconnaissante. »

Section XIV. Appendice : fragments polémiques.

La doctrine du miracle met aux prises Pascal et les Jésuites. La polémique des Provinciales se serait-elle poursuivie dans l’Apologie ? cela est probable, si on songe aux circonstances dans lesquelles fut conçue cette Apologie, et d’ailleurs nous avons sur ce point le témoignage d’Étienne Périer[1]. Le miracle, qui est la justification par excellence, puisqu’il manifeste Dieu, vérifie la doctrine chrétienne, telle qu’elle est conçue par le Jansénisme et telle qu’elle devait être exposée par Pascal. Mais en même temps elle condamne et la politique autocratique et la morale probabiliste que les Jésuites avaient introduites dans l’Église. Aussi trouve-t-on dans le manuscrit autographe de nombreux fragments relatifs à ces deux sujets, qui sont liés à l’Apologie du miracle et qui nous ramènent en même temps aux Provinciales, qui sont en quelque sorte intermédiaires entre les deux ouvrages dont ils marquent la connexion étroite et la suture.



  1. Vide supra, p. cxcv.