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AVERTISSEMENT

Bien des gens m’ont recommandé de mettre de bonnes tables à la fin du livre. Je tombe d’accord qu’il n’y a guère d’ouvrages où elles soient plus nécessaires que dans celui-ci. J’avais formé d’assez bons plans, et peut-être pourrais-je dire qu’il y a peu de personnes plus propres à les exécuter que ceux qui ont travaillé long-temps à de vastes compilations ; car s’ils ont voulu vérifier les passages [1], ils ont été obligés d’aller aux tables des matières à tout moment, ils y ont été trompés mille et mille fois : ils en ont donc connu les défauts, et ils ont appris ce qu’il faut faire pour les éviter. Peut-être donc que j’aurais pu composer une bonne table ; mais je n’ai eu ni le temps ni la patience nécessaires à un travail si pénible et si ennuyeux. Je n’ai pas même trouvé à propos que la personne dont on s’est servi, et qui eût pu exécuter fort exactement tous les plans qu’on lui eût marqués, s’engageât dans tout le détail que quelques lecteurs demandent. Ils voudraient une table particulière des auteurs cités, censurés, ou corrigés, et ainsi de cent autres choses. J’ai considéré que de telles tables seraient si longues qu’elles rebuteraient beaucoup de gens. Je sais par ma propre expérience, et par celle de plusieurs autres, que les articles d’une table chargée d’une demi-page de chiffres ne servent presque à personne ; car où sont les gens qui, pour chercher un passage, veuillent se donner la peine d’en consulter vingt ? Dans une table de M. de Saumaise [2], l’article de Plinius contient plus de trois colonnes de chiffres ; celui de Strabo en contient deux ; celui de Théophrastus près de trois. À quoi peut servir cela à un lecteur ? Sera-t-il assez stupide pour employer toute une journée à tenter fortune sur cette incroyable quantité de pages citées ? Le remède à cela serait de marquer que l’on cite Pline pour telle et pour telle chose ; mais si vous ne faites pas une nouvelle distribution alphabétique, la vue de deux ou trois pages occupées par un seul nom rebutera tout le monde. Or cette distribution alphabétique de ce qui concerne chaque auteur que l’on a cité est un travail de galérien. Et puis ne sait-on pas que de cent lecteurs, il s’en trouve à peine quatre qui se soucient que l’indice des matières soit bon ? La plupart des gens ne le consultent jamais : on prendrait donc une peine horriblement fatigante,

    la 512, au texte ; la 737 et la 769, à la 2e. col. ; la 1269 à la 1re. col. ; la 1294 à la 1re. col. ; la 1388 et la 1873 au texte ; et la 2384, à la 1re. col.

    On trouvera les mêmes endroits dans la 4e. édit., et dans cette 5e., au tom. Ier., p. 219, au texte ; p. 311, col. 2 ; p. 468 et 518 au texte ; au tom. II, p. 27, 59, 561 et 586, col. 1 ; p. 684 au texte ; au tom. III, p. 278 au texte ; p. 814, col. 2. [Dans cette présente édition in-8o., voyez ces passages tom. II, p. 24, fin du texte d’Anaxagoras ; p. 320, fin de la rem. (B) d’Aristandre ; tom. III, p. 162, fin du texte de Nicolas Basta ; p. 306, texte de Bême ; p. 367, rem. (D) de Camden ; p. 461, fin de la rem. (B) de Carnéade ; t. VII, p. 112, rem. (B) de Gomarus ; p. 186, au commencement de la rem. (D) de Gournay ; p. 461, col. 2, texte de Haillan ; t. X, p. 104, fin du texte de Mahomet II ; et t. XII : p. 329, dernier alinéa de la rem. (B) de Priolo.

  1. C’est ce que j’ai fait autant que j’ai pu, toutes les fois que j’ai eu assez de livres.
  2. Salmasius, in Indice Auctorum citatorum in Exercitationibus Plinianis.