Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/318

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Mais dans la partie bizarre que jouaient l’un contre l’autre ces deux hommes le duc de Modène apportât une dissimulation abominable et profonde. Tandis que Menotti faisait, auprès de ses amis les plus défiants, de courageux efforts pour défendre la sincérité du prince mise sans cesse en question, celui-ci ne songeait qu’à interroger les événements. Également prêt à se mettre à la tête des conspirateurs s’ils étaient les plus forts, où à devenir, dans le cas contraire, le plus cruel de leurs ennemis, il attendait que la France se prononçât.

Les principaux chefs de l’opposition en France ne faisaient pas mystère de leurs sympathies pour la cause de l’Italie, et le principe de non-intervention, proclamé par M. Laffitte, à la face dû monde, devait paraître inviolable. Mais derrière la politique ostensible de la France n’y avait-il pas une politique secrète, dont les vues étaient opposées aux déclarations les plus solennelles des ministres français ?

    rien tant que je ne verrai. — Tout est tranquille ici, et tout se dispose pour le mieux. — Il y aura un comité central à Bologne. — Sans un centre il était impossible de bien marcher, et moi seul, d’ailleurs, je ne pouvais suffire à tout. La Romagne est toujours dans la plus grande fermentation, mais elle ne bougera pas. — Les Piémontais sont-ils définitivement d’accord avec nous ? Adieu. J’attends impatiemment de tes nouvelles. »

    Autre lettre de Menotti, en date du 2 janvier 1831 :

    . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

    Le seul élément dont nous manquons, c’est l’argent, et avec de l’argent, croyez que nous pourrions effectuer te mouvement quand nous voudrions. — Les vieux libéraux, qui en ont, n’en veulent pas donner. N’importe. Cela ne nous découragera pas ni ne ralentira notre activité. — Le duc est toujours décidé à laisser faire. Aussi nous vivons comme dans une république. On dit que Maximilien (frère du duc) viendra ici ; je ne le crois pas. — En Italie tout est tranquille. — La France interviendra-t-elle au cas où les Autrichiens passeraient le Pô ? Voilà ce que nous voulons absolument savoir. Organisez-vous le mieux que vous pourrez. — Il nous faut le Piémont. — Faites décider à l’union. Adieu. »