Page:Goldsmith - Le Vicaire.djvu/11

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comprendre qu’au sujet près, il ne ressemble en rien au livre que je voudrais faire ; je ne suis pas plus maître que ne l’était Olivier Goldsmith lui-même du choix, des développements, de la mesure de mes ouvrages, et, après un tel exemple, j’aurais mauvaise grâce de m’en plaindre. Ce que j’entreprends, c’est une notice réservée à la destinée ordinaire des notices, et dont le lecteur, justement impatient de connaître le chef-d’œuvre de Goldsmith, s’il ne le connaît point encore, plus impatient de le relire, s’il l’a déjà lu, se hâtera sagement de se débarrasser, comme du voile grossier qui couvre un tableau précieux. C’est justice, car une notice n’est pas autre chose ; et je déclare, dans la sincérité de ma conscience, qu’il ne saurait prendre un meilleur parti.

Olivier Goldsmith naquit en Irlande le 29 novembre 1728. Deux villages se sont disputé, depuis sa mort, l’honneur de l’avoir produit ; Pallas, dans le comté de Dongford ; Elphin, dans le comté de Roscommon. Les probabilités sont en faveur du premier, et il faut se contenter des probabilités sur cet événement qui date d’un siècle. Si Olivier Goldsmith n’avait été qu’un propriétaire opulent, on saurait plus positivement à quoi s’en tenir.

Olivier fut le second fils d’un ecclésiastique, le révérend Charles Goldsmith ; et sa mère était fille d’un maître d’école d’Elphin, nommé Olivier Jones ; sa famille était nombreuse, puisqu’il eut quatre frères et deux sœurs. Son modique patrimoine lui offrait donc peu de chances de fortune ; et comme il était né poëte, au véritable sens de ce mot, on devine aisément qu’il en trouva peu dans son caractère ; il s’enrichit, du