Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/297

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un bock, ont atterri en Allemagne, convaincus qu’il n’est bons bocks que là.

En Allemagne, les routes sont bordées d’arbres fruitiers. Aucune voix, sauf celle de la conscience, ne saurait empêcher les hommes ou les enfants d’en cueillir et d’en manger des fruits. En Angleterre, les enfants mourraient par centaines du choléra et les médecins s’épuiseraient à essayer d’enrayer les conséquences d’excès accomplis par des gens se gavant de pommes acides et d’autres fruits pas mûrs. Mais en Allemagne un gamin parcourt des kilomètres sur des routes bordées d’arbres fruitiers, pour aller acheter au village prochain deux sous de poires. L’Anglo-Saxon qui passerait sous ces arbres sans protection, pliants sous le poids succulent des fruits mûrs, trouverait stupide de ne pas profiter de l’aubaine et de mépriser ainsi les dons de la Providence.

J’ignore si cela est, mais il ne m’étonnerait pas d’apprendre qu’en Allemagne, lorsqu’un homme est condamné à mort, on lui donne un bout de corde en lui enjoignant d’aller se pendre. Cela épargnerait à l’État beaucoup d’ennuis et de travail ; je vois d’ici le criminel allemand rapportant chez lui le bout de corde, lisant soigneusement les ordres de la police et se préparant à les exécuter dans sa propre cuisine.

Les Allemands sont de bonnes gens. Peut-être les meilleures de la terre ; c’est un peuple bienveillant et qui n’est pas égoïste. Je suis persuadé