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APPENDICE

publier sur les langues de l’occident de l’Europe. Puisque j’ai rencontré le nom de mon illustre ami, je ne puis m’empêcher d’exprimer mon admiration sur la méthode vraiment scientifique qu’il suit depuis vingt ans dans ses recherches sur l’histoire naturelle de l’homme. Après avoir pris d’abord son sujet du point de vue extérieur (Influence des agents physiques sur l’homme), il l’a considéré dans son principe de classification (Lettres sur les races humaines). Enfin il a cherché un nouveau principe de classification dans le langage, et il a entrepris de tirer du rapprochement des langues les lois philosophiques de la parole humaine. C’est avoir saisi le point par où se confondent l’existence extérieure de l’homme et sa vie intime. — Ceci était écrit en 1832. — En 1842, nous avons eu le malheur de perdre cet excellent ami. — M. Edwards, né dans les colonies anglaises, était originaire du pays de Galles.


47 — page 117… les églises servaient de tribunaux en Irlande…

Partout où le christianisme ne détruisit pas les cercles druidiques, ils continuèrent à servir de cours de justice. — En 1380, Alexandre lord de Stewart Badenach tint cour aux pierres debout (the Standing Stones) du conseil de Kingusie. — Un canon de l’Église écossaise défend de tenir des cours de justice dans les églises.


48 — page 118… en Bretagne… une douzaine de femmes…

Guillelm. Pictav., ap. Scr. Fr. XI, 88 : « La confiance de Conan II était entretenue par le nombre incroyable de gens de guerre que son pays lui fournissait ; car il faut savoir que dans ce pays, d’ailleurs fort étendu, un seul guerrier en engendre cinquante ; parce que, affranchis des lois de l’honnêteté et de la religion, ils ont chacun dix femmes, et même davantage. » — Le comte de Nantes dit à Louis-le-Débonnaire : « Coeunt frater et ipsa soror, etc. » Ermold. Nigellus, l. III, ap. Scr. Fr. VI, 52. — Hist. Brit. Armoricæ, ibid.  VII, 52 : « Sorores suas, neptes, consanguineas, atque alienas mulieres adulterantes, necnon et hominum, quod pejus est, interfectores… diabolici viri. » — César disait des Bretons de la Grande-Bretagne : « Uxores habent deni duodenique inter se communes, et maxime fratres cum fratribus et parentes cum liberis. Sed si qui sunt ex his nati, eorum habentur liberi, a quibus primùm virgines quæque ductæ sunt. » Bell. Gall., l. V, c. xiv. — V. aussi la lettre du synode de Paris à Nomenoé (849), ap. Scr. Fr. VII, 504, et celle du concile de Savonnières aux Bretons (859), ibid., 584.