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NOTICE

présomption à imposer à Platon telle façon d’exprimer sa pensée, sous prétexte qu’on n’aurait pas soi-même écrit comme il l’a fait ? Dans plusieurs cas d’ailleurs, pour rendre le texte entièrement intelligible, et pour éviter de le réécrire en quelque sorte, il suffit d’une légère correction ou d’un changement dans la ponctuation traditionnelle[1]. Parfois même le besoin d’améliorer un texte soi-disant corrompu vient seulement de ce qu’on ne l’a pas compris[2]. Aussi le texte que je présente est-il très conservateur. Comme dans mon édition du Phédon, j’ai introduit directement dans le texte imprimé les rares modifications[3] que je me suis permises ; on trouvera dans l’Apparat à cet endroit le texte de la tradition et les conjectures de mes devanciers.

À ce que j’ai dit dans la Notice du Phédon (p. lxxxv) sur les règles d’orthographe, j’ajouterai seulement deux remarques. Contrairement à ce que j’ai fait alors (60 d 9, 63 e 5), au lieu d’adopter, pour la première personne du singulier du plus-que-parfait, la désinence -ειν, qui est celle des Mss., j’ai tenu compte de ce que nous apprend Panétius sur cette forme dans la langue de Platon : ex. 198 e 4 ξυνῄδη (cf. la référence dans l’Apparat). En ce qui concerne l’augment des verbes commençant par ευ, j’écris avec les Mss. καθηῦδον

    duction, p. lxx. — Comme exemples d’athétèses peu justifiées, je citerai seulement 180 e 3 et 206 c 5.

  1. Exemples : 176 b 7 ou 212 e 8.
  2. Le passage de 175 b 6 sq. en fournit un exemple tout à fait significatif ; voir p. 6, n. 1.
  3. Changements de la ponctuation ; 175 d 5, 178 a 3, 189 e 6 (cf. p. 30, n. 2), 195 a 8 ; cf. aussi, ici même, les renvois de la n. 2 ; suppression d’un accent, qui change en adjectif indéfini un article, 216 c 6 (correction suggérée par P. Mazon) ; — deux éliminations sans importance : 210 b 8, devant σμικρόν le καὶ ἐάν ou καὶ ἄν des Mss. redouble vraisemblablement le καὶ ἐάν qui précède ; 217 d 5, ἀεί devant πόρρω, qui n’est ni dans les Mss. ni dans le Papyrus, est tout à fait superflu ; — deux transpositions : 182 b 1, cf. p. 17, n. 1 ; 203 e 3, cf. p. 55, n. 3 ; — deux conjectures, dont je ne suis pas l’auteur : l’une à 212 e 8, l’autre (Hug, p. 132, l’attribue à Ludw. Schmidt, in Pädagog. Archiv. XXI, p. 133), sur un mot controversé, 220 c 8 ; cf. p. 86, n. 3 (la première des raisons données dans cette note contre le texte traditionnel subsisterait, même si des informations plus complètes devaient un jour nous apprendre qu’à Potidée l’armée athénienne comprenait en effet un contingent ionien).