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REVUE PÉDAGOGIQUE.

qu’il fallait la faire revivre, parce que dans un État démocratique tous devaient avoir un même fonds de connaissances et d’éducation ; et que, par conséquent, il importait au salut public de créer un système général d’écoles gratuites pour tous à tous les degrés. Depuis que les Américains ont aperçu l’abîme vers lequel les poussait le flot toujours montant d’une immigration ignorante et étrangère aux traditions nationales, c’est-à-dire environ depuis 1850[1], ce système a prévalu dans les esprits et a passé successivement dans les diverses Constitutions des États.

(La suite prochainement.)

E. Levasseur,
Membre de l’Institut.

ÉDUCATION DE PAULINE DE GRIGNAN.


Toute grand’mère s’intéresse à l’éducation de ses petits-enfants, et quand cette grand’mère s’appelle Mme de Sévigné, on désire savoir ce qu’a pu penser là-dessus une femme d’un esprit si rare, chez laquelle le plus ferme bon sens s’alliait à l’’exquise délicatesse du cœur.

Elle avait commencé d’être grand’mère à quarante-quatre ans (en 1670) ; c’est une dignité qui étonne toujours un peu ; mais elle s’y fit bien vite, les petits-enfants d’ailleurs lui

  1. Le recensement de 1840 est le premier dans lequel, sur les conseils du pédagogue Henry Barnard, il ait été tenu compte du degré d’instruction des habitants. Le recensement de 1850 est le second.