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Page:Rey - L'énergétique et le mécanisme au point de vue des conditions de la connaissance, 1908.djvu/17

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l’énergétique et le mécanisme

l’opposition des deux méthodes, on se rendra compte de la divergence des deux esprits d’autant mieux, qu’ici la tendance mécaniste est, de parti pris, refrénée et son influence réduite au minimum.

J. Perrin commence par définir la notion de force. La force est une quantité donnée par l’expérience, une représentation expérimentale, claire et distincte : « Je montrerai comment, dit-il, à ce mot unique de force correspondent en réalité plusieurs idées distinctes, successivement imposées par l’expérience et qui possèdent en commun des caractères assez essentiels pour qu’il soit en effet utile de les exprimer par un terme unique.

« Pour cela, je ferai d’abord appel à des données expérimentales extrêmement familières et qui joueront pour nous un peu le rôle que jouent pour un géomètre les modèles grossiers, mais tangibles, à partir desquels il s’élève aux concepts de surfaces de lignes ou points. » (p. 2.).

La première de ces données est la sensation d’effort musculaire et la déformation qu’elle entraîne dans la chose à laquelle elle s’applique.

Cette déformation objective deviendra le moyen général de mesurer la force, sans s’inquiéter des moyens par lesquels elle a été produite. Le cas le plus simple où l’on peut étudier cette déformation est la déformation d’un fil élastique : la tension. — « Une fois définie et mesurée la tension