Page:Taine - Les Philosophes classiques du XIXe siècle en France, 1868.djvu/189

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règle générale, puisque le sens unique et toute la force du verbe être est d’exprimer que l’attribut est enfermé dans le sujet. On voit maintenant comment on peut tirer une proposition nécessaire et universelle de la notion d’un objet limité et contingent. De cet objet, substance limitée, on tire par abstraction l’idée générale de substance. Cette idée étant générale convient à toutes les substances ; donc ses propriétés se retrouvent dans toutes les substances. Dans ce mot toutes vous voyez naître les propositions universelles. — De ce même objet, substance contingente, on tire un groupe d’idées qu’on réunit en une seule notion. Cette notion est identique aux idées qui la composent, et qui sont elle-même sous un autre nom. On ne peut donc l’en séparer, puisqu’on ne la peut séparer d’elle-même. Il faut donc que toujours et partout elle les contienne. Dans ce mot il faut vous voyez naître les propositions nécessaires. Réduisez les mots à leur valeur. Rapport universel signifie rapport entre deux abstraits ; mais il y a des abstraits dans les choses limitées ; on peut donc découvrir dans les choses limitées des rapports universels. Rapport nécessaire signifie rapport d’identité ; mais il y a des données identiques à d’autres dans les choses contingentes. On peut donc découvrir des rapports nécessaires dans des objets contingents.

Reste un second point. Revenons au mathéma-