Page:Taine - Les Philosophes classiques du XIXe siècle en France, 1868.djvu/346

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Il faut ! il faut ! n’avez-vous pas remarqué ce mot qui revient sans cesse ? Il faut que ces opérations se fassent. Il y a nécessité pour que ces opérations se fassent. Force est que ces opérations se fassent : toutes traductions de la même chose. Nous touchons au sens cherché.

La vie est la fin, les opérations sont les moyens. La vie nécessite les opérations, comme une définition ses conséquences. Cette nécessité ou force amène, entraîne et produit des opérations, comme elle amène, entraîne et produit des conséquences. Qu’est-elle ? Un rapport. Un rapport entre la vie et les opérations, entre la définition et les conséquences. Si vous voulez, transformez-la en qualité, pour la commodité du langage : vous direz alors qu’elle est une propriété du corps vivant. Si vous voulez, transformez-la en substance, pour la commodité du langage : vous direz alors qu’il y a une force dans le corps organisé. Mais dans tous les cas, souvenez-vous de l’analyse. La force vitale n’est ni une qualité, ni une substance, mais un simple rapport.

Je ne vois plus de fluide, de monade, de mystère, mais seulement deux ordres de faits : un fait principal, le mouvement de destruction et de rénovation qu’on nomme vie ; des faits subordonnés, les fonctions et la structure qui rend ces fonctions possibles ; un rapport, la nécessité qui attache ces