À mademoiselle Mars (O. C. Élisa Mercœur)
J’écoute : Valérie, ah ! parle, parle encore !
Ta douce voix, cet organe du cœur,
Décèle, en modulant chaque son enchanteur,
Une grâce qui vient d’éclore.
Comme un léger pinceau nuançant tour à tour
L’attente, la gaîté, la candeur, l’espérance,
Tes accens, ton souris, tes regards, ton silence,
Retracent la nature et nous peignent l’amour.
L’imagination au-dessous de tes charmes,
Trop peu fidèle en t’esquissant,
Seule ne rendrait pas ton flexible talent
Et cette émotion qui fait couler nos larmes.
Emportant avec toi les regrets du plaisir,
Reine de la scène embellie,
Pourquoi déjà t’éloigner et nous fuir ?
Long-temps encore, ah ! laisse-nous jouir
De ta présence si chérie ;
Et que plus tard le souvenir
Caresse les deux noms de Mars et Valérie.