Œuvres complètes de Frédéric Ozanam, 3e édition/Volume 10/062
Mon cher Ozanam,
Je ne vous ai pas répondu, tant que je n’avais rien de net à vous dire. Aujourd’hui je viens vous annoncer que dans le conseil d’hier il a été arrêté que vous seriez nommé à la chaire de Droit commercial. J’aurais bien mieux aimé vous voir dans mon régiment ; mais je n’en désespère pas, et en tout cas je suis sûr qu’avec moi ou sans moi vous aimerez et servirez toujours la vraie philosophie. Ne m’oubliez pas trop ; car vous êtes sûr de trouver toujours en moi
Mon cher Ozanam,
J’ai reçu quelques jours après votre Dante le triste billet où vous m’annoncez la mort de madame votre mère. Cette nouvelle m’a été vraiment douloureuse, par toute la peine qu’elle a dû vous causer, et que j’ai pu mesurer par les sacrifices de plus d’un genre que je vous ai vus faire à cette grande affection, à ce grand devoir. Vous voilà plus libre ; quand vous pourrez me revenir, vous me retrouverez. Dites-moi ce que vous faites, vos travaux, vos affaires, et l’état de la bonne cause philosophique à Lyon.
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