Astronomie populaire (Arago)/X/01

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GIDE et J. BAUDRY (Tome 1p. 447-448).

LIVRE X

DES ÉTOILES MULTIPLES


CHAPITRE PREMIER

qu’entend-on par étoiles doubles, triples, quadruples, etc.


Les astronomes appellent étoiles doubles, triples, quadruples, etc., des groupes de deux, de trois, de quatre étoiles qui paraissent extrêmement rapprochées les unes des autres. Quand on observe le ciel avec une lunette, même dans les régions où les étoiles abondent le plus, comme la voie lactée, ceux de ces astres qu’embrasse le champ de la vision, s’y trouvent ordinairement distribués d’une manière assez uniforme. Les intervalles qui les séparent sont à peu près égaux et fort grands. Plus cette règle est générale et plus les exceptions devaient frapper les astronomes. Comment n’aurait-on pas remarqué, par exemple, l’étoile Castor ou α des Gémeaux qui, à l’œil nu, paraît simple, que les observateurs grecs et arabes avaient, en effet, citée comme un seul astre, et qu’on trouve composée de deux étoiles de troisième et de quatrième grandeur presque en contact, quand on l’examine avec une lunette d’un pouvoir amplificatif suffisant.

Parmi les étoiles doubles actuellement connues, il en est dont les deux éléments sont excessivement voisins l’un de l’autre. Pour les séparer on a besoin des meilleures lunettes, des plus forts grossissements et de circonstances atmosphériques très-rares dans nos climats. Dans ce nombre je citerai ε du Bélier. γ de la Couronne, π d’Hercule, etc.