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Aurora Floyd/26

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Traduction par Charles Bernard-Derosne.
Hachette (tome IIp. 95-104).

CHAPITRE XXVI

Au Lion d’Or.

Dork, le constable, arriva à Doncastre vers une heure un quart du matin, et se rendit directement au Grand Cerf. Cet hôtel était fermé depuis deux heures environ, et ce ne fut que par l’exercice de son autorité que Dork parvint à se faire ouvrir, et obtint une audience de l’aubergiste endormi. On trouva le garçon qui avait conduit Prodder après bien des difficultés, et ce jeune homme, encore à moitié endormi, descendit lourdement l’escalier pour venir répondre aux questions du constable. Il avait conduit le marin, dont il ne savait pas le nom, directement à la station de Doncastre, et était arrivé juste assez à temps pour l’express de minuit 50. Il avait quitté le gentleman à la porte de la station, trois minutes avant le départ du train.

Ce furent tous les renseignements que Dork put obtenir. S’il eût été l’un des rusés employés de la police de Londres, il aurait pu s’arranger de manière à mettre la main sur le marin fugitif à la première station où le train devait s’arrêter ; mais n’étant qu’un simple fonctionnaire rural, il grattait sa grosse tête et regardait l’hôtelier du Grand Cerf avec l’expression du plus extrême désappointement.

— Il était diablement pressé ce gaillard-là, — disait-il piteusement. — Pourquoi donc est-il parti si vite ?

Le jeune homme qui avait servi de cocher ne pouvait répondre à cette question. Tout ce qu’il savait, c’est que le gentleman lui avait promis un demi-souverain s’il attrapait le train express, et qu’il avait gagné son pourboire.

— Bien. Cela n’est pas bien étonnant, — dit Dork en humant un verre de rhum qu’il s’était fait servir. — Vous aurez à comparaître demain et vous pourrez en dire autant que l’autre individu, — ajouta-t-il en se tournant du côté du jeune homme. — Vous étiez avec lui quand le coup de feu a été tiré, et vous n’étiez pas bien loin quand il a découvert le cadavre. Vous aurez à vous présenter et à témoigner quand l’enquête aura lieu. Je ne sais pas si ce sera demain, car il n’y a guère de temps pour prévenir le coroner.

Dork écrivit le nom du jeune homme sur son portefeuille, et l’aubergiste répondit qu’il comparaîtrait dès qu’on le ferait appeler. Le constable quitta l’auberge après avoir bu un second verre de rhum et fait donner une poignée d’avoine et un peu d’eau au cheval de Mellish. Il revint rapidement aux écuries du château, remit le cheval et le cabriolet au garçon qui l’attendait, et rentra au petit logement qu’il occupait au village de Meslingham, situé à un mille environ des grilles du Park.

Je sais à peine comment décrire la longue et pénible journée qui suivit la nuit du crime. Aurora semblait frappée de stupeur ; elle ne pouvait soulever la tête de l’oreiller sur lequel elle reposait ; elle avait à peine la force d’ouvrir les paupières qui protégeaient ses yeux alourdis. Elle n’était pas malade ; elle n’affectait pas non plus de l’être. Elle restait étendue sur le canapé de son cabinet de toilette, gardée par sa femme de chambre et visitée de temps en temps par John, qui errait çà et là dans la maison et dans le parc, parlant à beaucoup de monde et revenant toujours à la même conclusion, à savoir : que toute cette affaire était un horrible mystère et qu’il désirait ardemment que l’enquête fût terminée. Il eut des visiteurs de plus de vingt milles à la ronde, car la nouvelle s’était répandue rapidement au loin pendant la matinée ; des visiteurs qui apportaient leurs condoléances et l’assurance de leurs sympathies. Les questions, les conjectures, les marques d’étonnement de tout ce monde étaient plus qu’il n’en fallait pour le rendre fou ; mais il supporta tout patiemment. Il ne pouvait rien leur dire, si ce n’est que l’affaire était aussi mystérieuse pour lui qu’elle l’était pour eux, et qu’il n’avait aucun espoir de trouver le mot de cette sombre énigme. Tous lui faisaient la même question :

— Y avait-il quelqu’un qui eût des motifs pour tuer cet homme ?

Comment pouvait-il leur répondre ? Il aurait pu leur dire que si vingt personnes avaient de puissants motifs pour tuer Conyers, il était possible qu’une vingt-unième personne, qui n’avait pas de motifs du tout, ait commis le crime. Cette sorte d’argument, qui base n’importe quelle hypothèse sur une série de probabilités, peut, après tout, conduire très-souvent à des conclusions erronées.

Mellish n’essaya pas de soutenir ce thème. Il était trop accablé, trop affecté, trop pressé de voir l’enquête terminée et de se voir lui-même libre d’emporter Aurora avec lui et de s’éloigner du domaine de Mellish, qui lui était devenu odieux depuis que l’entraîneur en avait franchi l’enceinte.

— Oui, chère enfant, — disait-il à sa femme en se penchant sur elle, — je vous emmènerai dans le midi de la France dès que cette affaire sera terminée. Vous quitterez le théâtre de tous ces souvenirs pénibles, de tous ces ennuis passés. Nous recommencerons la vie.

— Dieu veuille que nous puissions faire ce que vous dites, John, répondait Aurora avec gravité. Ah ! cher John, je ne puis vous dire que je suis fâchée de la mort de cet homme. S’il était mort deux ans plus tôt, quand j’ai cru qu’il était mort, que de misères il m’eût épargnées !

Une fois, pendant le cours de cette longue après-midi, John se rendit au cottage de la porte du nord. Il ne pouvait résister au désir de voir le corps inanimé de l’homme dont la présence lui avait causé tant de vagues inquiétudes, tant de terreurs instinctives. Il trouva l’idiot accoudé sur la grille du petit jardin, et un de ses domestiques assis à la porte de la chambre du mort.

— L’enquête doit commencer demain matin à dix heures au Lion d’Or, — dit Mellish aux deux hommes. — Vous, Hargraves, vous serez appelé comme témoin.

Il passa dans la chambre obscure. Le groom comprit pourquoi il venait, et enleva sans rien dire la draperie qui couvrait la tête de l’entraîneur.

Des mains expérimentées avaient fait leur sinistre devoir : les membres vigoureux avaient été étendus ; la mâchoire inférieure, qui s’était abaissée dans l’agonie d’une mort instantanée, était soutenue par un bandage ; les paupières étaient abaissées sur les yeux d’un bleu foncé, et le visage, qui avait été beau durant la vie, était encore plus beau dans la calme solennité de la mort. Ce corps qui, vivant, avait été privé d’une âme dont les rayons se reflétassent sur lui, trouvait son niveau dans la mort. L’âme indigne était partie, et la perfection physique qui restait avait perdu la seule tache qui la déparait. L’harmonie des proportions, les traits d’une forme exquise, le charme des détails, tout cela restait ; et Conyers emportait dans la tombe un visage plus beau que celui qui, pendant la vie de l’entraîneur, n’avait jamais eu pour le monde que des sourires railleurs et impudents.

Mellish contempla pendant quelque temps ce visage de marbre.

— Pauvre diable ! — pensa l’excellent, le noble cœur ; — il est bien dur de mourir si jeune. Je voudrais que Lolly m’eût laissé faire, et conclure avec cet homme un marché pour qu’il gardât son secret… Son secret !… le secret de son père probablement… Quel secret pouvait-elle avoir qu’un groom ait pu découvrir ?… C’est peut-être quelque affaire commerciale… quelque transaction mercantile d’Archibald Floyd qui a fait que le vieillard est tombé au pouvoir de son groom. Il n’y a vraiment que ma généreuse Aurora pour accepter ce fardeau et le porter bravement à travers tous les obstacles.

Voilà de quelle manière John raisonnait souvent sur le secret qui le séparait de sa femme. Il ne pouvait supporter la pensée de lui imputer seulement l’ombre d’une faute. Il ne pouvait souffrir de voir en elle une pauvre femme tombée au pouvoir d’un vil mercenaire qui n’était que trop disposé à tirer parti de ses secrets. Il ne pouvait tolérer de semblables idées, et il sacrifiait l’intégrité commerciale du pauvre Floyd pour sauver la dignité d’Aurora. Ah ! quelle faiblesse et quelle imperfection que cet amour sans bornes ! Qu’il est prompt à sacrifier les autres pour l’unique objet que, dans notre imagination, nous voulons toujours voir sans tache, quand il faudrait pour le justifier, noircir, par centaines nos semblables. Si Othello avait pu se prouver la pureté de Desdémone, en sacrifiant la réputation de toutes les femmes de Chypre, pensez-vous qu’il eût épargné les belles habitantes de l’île ? Non ; il les eût couvertes d’infamie s’il avait pu, en le faisant, réhabiliter la femme qu’il aimait. Mellish ne voulait pas mal penser de sa femme. Il fermait résolûment les yeux à toute preuve accusatrice. Il se cramponnait avec une ténacité désespérée à sa foi en sa pureté, et il ne s’y cramponnait que plus solidement à mesure que les preuves s’amassaient en plus grand nombre contre elle.

L’enquête fut ouverte dans une auberge de la route située à un quart de mille de la porte du nord. C’était une maison tranquille, fréquentée seulement les jours de marché par les gens de la campagne allant à Doncastre et aux villages qui bordent la route entre cette ville et Meslingham. Le coroner et les jurés siégeaient dans une longue salle nue où, par les temps pluvieux, les habitués du Lion d’Or jouaient aux quilles. Le chirurgien, Hargraves, Jarvis, le garçon du Grand Cerf, Dork le constable, et Mellish étaient les seuls témoins appelés ; mais le Colonel Maddison et Lofthouse étaient tous deux présents à l’audience.

Les questions relatives aux circonstances de la mort de l’entraîneur n’occupèrent que fort peu de temps. Il ne résulta rien du bref interrogatoire subi par les témoins qui pût conduire à l’éclaircissement du mystère. Mellish fut interrogé le dernier, et il répondit aux questions qu’on lui adressa avec une décision prompte. Il y en eut cependant une à laquelle il lui fut impossible de répondre, bien qu’elle fût d’une grande simplicité. Hayward, le coroner, tenant à apprendre tout ce qui, dans l’histoire du mort, pourrait mener éventuellement à la découverte de l’assassin, demanda à Mellish si son entraîneur était marié ou célibataire.

— Je ne saurais réellement répondre à cette question, — dit John ; — je croirais assez qu’il était célibataire ; car ni lui, ni M. Pastern qui me l’a recommandé, ne m’ont appris le contraire. Mon autre entraîneur Langley était marié quand il est entré à mon service, et sa femme et ses enfants ont occupé l’appartement qui est au-dessus de mes écuries pendant plusieurs années.

— Vous croyez alors que James Conyers n’était pas marié ?

— Oui, certes.

— Et votre opinion est-elle qu’il ne s’était pas fait d’ennemis dans les environs ?

— La chose est presque impossible.

— À quelle cause attribuez-vous donc sa mort ?

— À un malheur ; je ne puis me l’expliquer autrement. Le chemin qui traverse le parc sert de passage public, et l’on sait que toute la propriété est infestée de braconniers. Il était plus de dix heures quand on a entendu la détonation. J’imagine que le coup a été tiré par un braconnier que ses yeux ont trompé dans l’obscurité.

Le coroner secoua la tête.

— Vous oubliez, monsieur Mellish, — dit-il, — que la blessure qui a causé sa mort n’était pas celle que fait ordinairement la balle d’un fusil. La détonation entendue était celle d’un pistolet, et l’entraîneur a été tué par une balle de pistolet.

Mellish garda le silence. Il avait dit de bonne foi quelle était son impression relativement à la cause de la mort de l’entraîneur. Dans l’horreur et la confusion des deux derniers jours, les détails secondaires du terrible événement lui avaient échappé.

— Connaissez-vous quelqu’un, parmi les gens de votre maison, capable de commettre une violence de cette sorte ? — demanda le coroner. — Avez-vous dans votre maison quelqu’un qui soit d’un caractère particulièrement vindicatif ?

— Non, — répondit John d’un ton décidé ; — je puis répondre de mes domestiques comme je répondrais de moi-même. Aucun d’eux ne connaissait cet homme. Quels motifs pouvaient-ils avoir pour vouloir sa mort ?

Hayward se frotta le menton et parut réfléchir.

— Il y avait ce vieil entraîneur dont vous parliez tout à l’heure, monsieur Mellish, — dit-il, — je sais parfaitement que la place d’entraîneur chez vous est une excellente position. Un homme peut mettre de côté beaucoup d’argent en dehors de ses gages et du casuel chez un maître comme vous. Cet ancien serviteur a pu ne pas aimer à se voir remplacé par le défunt, il a pu éprouver de l’animosité contre son successeur.

— Langley ! — s’écria Mellish ; — c’est le meilleur homme que la terre ait jamais porté. Il n’a pas été remplacé ; il a de lui-même renoncé à son poste chez moi, et je lui ai conservé les mêmes gages. Le pauvre garçon est alité depuis la semaine dernière.

— Hum ! — murmura le coroner. — Alors vous ne pouvez jeter aucune lumière sur cette affaire, monsieur Mellish ?

— Aucune. J’ai écrit à M. Pastern, aux écuries duquel le défunt a été attaché, je lui ai raconté les circonstances de sa mort, et l’ai prié de m’adresser tous les renseignements qu’il pourra sur son compte. J’espère avoir une réponse par le courrier de demain, et je serai heureux de vous la communiquer.

Avant l’interrogatoire des témoins, les jurés avaient été conduits au cottage du nord, où ils avaient vu le cadavre de Conyers. Morton les avait accompagnés et s’était efforcé de leur expliquer la direction que la balle avait prise, et la manière dont, selon lui, l’arme avait été déchargée. Les jurés appelés à décider dans cette grave affaire étaient de bons agriculteurs et de petits commerçants qui se lamentaient sur le temps qu’on leur faisait perdre, et qui étaient prêts à accepter toute solution qui pourrait leur être suggérée par le coroner. Ils se hâtèrent de revenir au Lion d’Or, écoutèrent avec déférence les divers témoignages et le résumé d’Hayward, puis ils se retirèrent dans une pièce voisine, où ils demeurèrent en délibération pendant cinq minutes à peu près, et en sortirent avec une très-singulière forme de décision, qu’Hayward traduisit en un verdict de meurtre prémédité contre une ou plusieurs personnes inconnues.

On ne s’était que fort peu occupé de la disparition de l’homme qui avait apporté au château la nouvelle du crime. Personne ne songea un seul instant que la déposition de ce témoin aurait pu jeter un rayon de lumière sur la mort de l’entraîneur. Le soi-disant Capitaine causait avec le garçon du Grand Cerf quand le coup de feu avait été tiré ; il n’était donc pas l’assassin ; et si significative qu’eût paru cette fuite précipitée aux yeux intelligents de la police de la métropole, aucun des agents présents n’y attachait alors d’importance. On n’avait pas non plus une seule fois prononcé le nom d’Aurora pendant cette courte audience. Rien n’avait transpiré qui pût révéler en aucune façon qu’elle avait autrefois connu ce même Conyers, et Mellish poussa un long soupir et respira librement quand il se retrouva sur le chemin du château. Le Colonel Maddison, Lofthouse et deux ou trois autres gentlemen étaient demeurés sur le seuil de la petite auberge, et causaient avec le coroner.

L’enquête était terminée, l’affaire réglée, et les restes mortels de Conyers pouvaient être portés en terre selon le bon plaisir de ses anciens maîtres. Tout était fini. Le mystère de la mort et le secret de la vie allaient être enterrés paisiblement avec le corps de l’entraîneur, et Mellish était libre d’emmener sa femme avec lui partout où il voudrait. Libre, ai-je dit ? Non ; car sans cesse l’ombre de ce mystère pendrait comme un drap mortuaire entre lui et la femme qu’il aimait. Sans cesse le souvenir de ce problème sinistre et non résolu le poursuivrait dans le sommeil comme dans la veille, dans la lumière comme dans l’ombre. Sa noble nature triomphant tour à tour des influences subtiles, des suggestions accusatrices et des faits douteux, était tour à tour ébranlée, sans être jamais vaincue. Il luttait bravement, quoique ce fût un bien rude combat, et qui devait durer peut-être jusqu’au tombeau. Cet argument muet devait sans cesse être combattu ; les pensées de fidélité et d’infidélité devaient sans cesse se heurter en déchirant son cœur jusqu’à la fin de ses jours, jusqu’à ce qu’il mourût peut-être, sa tête reposant sur le sein de sa femme, ses joues réchauffées par sa tiède haleine, mais ignorant jusqu’à la dernière heure la nature réelle de ce quelque chose de sombre, de cette horreur sans nom contre laquelle il avait lutté si longtemps et si patiemment.

— Je l’emmènerai avec moi, et quand nous serons séparés par des milliers de milles d’eau bleue du lieu où est enfoui son secret, je tomberai à ses genoux, et je la supplierai de me le confier.

Il passa en frissonnant devant la loge et suivit la grande route jusqu’à l’entrée principale du parc. Il était près de la porte quand il entendit une voix étrange et étouffée qui lui criait d’arrêter. Il se retourna et vit l’idiot qui arrivait. De tous les êtres humains, à l’exception peut-être de celui qui était maintenant étendu sans vie dans la petite chambre du cottage, cet Hargraves était la dernière personne qu’il lui plût de rencontrer ; aussi se tourna-t-il du côté de l’idiot avec un froncement de sourcils. Ce dernier essuyait la sueur de son visage avec le bout de sa cravate déguenillée, et il était haletant.

— Qu’y a-t-il ? demanda John. Que me voulez-vous ?

— C’est le coroner, articula Hargraves, — le coroner et M. Lofthouse, le vicaire. Ils veulent vous parler, monsieur ; ils sont encore au Lion d’Or.

— De quoi s’agit-il ?

Hargraves fit une grimace sinistre.

— Je ne sais pas, monsieur, dit-il. Il n’est guère vraisemblable qu’ils aient voulu me le dire. Il y a quelque chose, quoique ça ; car M. Lofthouse était blanc comme un linceul, et il paraissait tout bouleversé ; on m’a envoyé pour vous dire de venir.

— Oui !… oui… j’y vais, — répondit John vaguement.

Il avait ôté son chapeau et passait sa main sur son front, comme un homme préoccupé. Il tourna le dos à l’idiot, et se remit en route dans la direction du Lion d’Or.

Hargraves le regarda s’éloigner jusqu’à ce qu’il eût disparu ; puis il se dirigea lentement vers le tourniquet du sentier conduisant dans le bois.

— Je sais ce qu’ils ont découvert, — se dit-il, — et je sais aussi ce qu’ils lui veulent. Il sera absent pendant pas mal de temps ; ainsi donc je puis traverser le bois et aller la prévenir. Oui, — il se frottait les mains et faisait entendre un rire étouffé qui contournait son affreux visage et le rendait horrible à voir, — oui, il me sera bien doux de le lui dire.