Charlotte Corday (Michel Corday)/Chapitre 3
CHAPITRE III
MARAT
Deux drames, déchaînés à la même date par les mêmes ferments, allaient bientôt redoubler le trouble et l’angoisse de Charlotte : à Caen, l’assassinat du procureur-général-syndic Bayeux, qui rappela celui d’Henri de Belzunce, mais le dépassa peut-être en cruauté ; à Paris, les inexpiables massacres de septembre.
Le 16 août 1792, on venait d’apprendre à Caen que les Tuileries étaient prises et que la famille royale était enfermée au Temple, lorsque la nouvelle se répandit par la ville de l’arrestation du procureur-général-syndic du département, M. Bayeux. Ancien secrétaire de Necker, avocat réputé, c’était un homme doux et fin, honnête et lettré ; il avait publié plusieurs Essais et traduit Ovide.
On ignorait l’accusation qui pesait sur lui. Les révolutionnaires prétendaient qu’il correspondait avec les émigrés. Dans le camp adverse, on assurait que des administrateurs du département, dont il avait dénoncé les malversations, avaient juré sa perte. Mais sa femme décida de le sauver. Dans un état de grossesse avancée, elle part pour Paris, sollicite les gens en place, prouve l’innocence de son mari et rapporte un ordre d’élargissement. La poste mettait deux jours, de Paris à Caen. Mme Bayeux mit quinze heures. Elle arrive dans la nuit du 5 au 6 septembre, obtient que le prisonnier soit libéré le 6 au matin.
Mais les circonstances servaient ses ennemis. La Révolution était menacée dans son existence : les souverains d’Autriche et de Prusse, unis aux émigrés, poussaient leurs troupes vers ses frontières. La Législative, qui succédait à la Constituante, avait « déclaré la guerre aux rois et la paix aux nations. » Partout, au bruit du canon d’alarme, parmi les roulements de la générale, ce n’étaient que levées, appels, enrôlements, au nom de « la patrie en danger ».
Mais à la fin d’août, on apprit que les armées ennemies avaient pris Longwy et menaçaient Verdun. Aussitôt retentit le cri de la panique : « Nous sommes trahis ! » Affolée de haine, hallucinée de complots, la foule aveugle était désormais prête à toutes les violences.
Paris donna l’exemple. C’est le 5 septembre que l’on connut à Caen les massacres des prisons. Des furieux s’étaient rués d’abord sur la prison de l’Abbaye. À coups de sabre et de fusil, ils avaient tué des prêtres réfractaires par centaines, des officiers et des conspirateurs royalistes, des suspects. Puis la tache de sang s’était étendue, de prison en prison. On avait massacré des voleurs, des tire-laine, des vagabonds, des vieillards, des femmes de la noblesse, des filles publiques, même des enfants simplement détenus en correction. On avait porté sous les fenêtres de la Reine, à la prison du Temple, les restes dépecés de son amie, la douce et timide princesse de Lamballe. Des scènes de pillage, de viol, de cannibalisme, avaient accompagné cette saoulerie de sang.
En même temps que ces atroces nouvelles, parvenait à Caen une circulaire du Comité de surveillance de la Commune. Elle invitait la province à imiter Paris : « La Commune de Paris se hâte d’informer ses frères des départements qu’une partie des conspirateurs féroces détenus dans les prisons a été mise à mort par le peuple ; actes de justice indispensables pour contenir les traîtres par la terreur. Sans doute la nation entière s’empressera d’adopter ce moyen si nécessaire de salut public. »
Tous ceux qui voulaient perdre le procureur-syndic répandirent par la ville cet incroyable appel au crime, afin de désigner Bayeux aux coups des assassins. Et, le 6 septembre au matin, une multitude ivre à point de fureur et de vengeance hurlait à la mort quand Bayeux, libéré, sortit du Château. N’était-il point de ces traîtres qui avaient provoqué la défaite et qui devaient l’expier ?
Bayeux comprit. Il resta très ferme. Son petit garçon, âgé de douze ans, vint se jeter dans ses bras. Il lui remit les bijoux qu’il portait et le pressa de s’éloigner. Déjà, la horde déferlait sur lui. Blessé d’un coup de baïonnette dans les reins, d’un coup de feu à la tête, Il s’écroula au seuil d’une maison. La porte était entr’ouverte. C’était peut-être le salut. Mais une servante la ferma. Il acheva de mourir. Un tambour-major, nommé Briant, lui taillada le visage à coups de sabre. D’autres lui coupèrent la tête et la promenèrent dans la ville au bout d’un bâton.
Les massacres de septembre, dont l’assassinat de Bayeux n’était qu’un sanglant reflet, avaient inspiré à Charlotte une horreur désespérée.
Certes, plusieurs de ses amis, enfermés au Château le 5 novembre puis transférés dans des prisons de Paris, avaient dû périr dans l’ignoble boucherie. Mais elle ne s’arrêtait pas à ces alarmes personnelles. Elle souffrait de voir sur la Révolution cette énorme tache de sang. Charlotte en éprouvait autant de dégoût que si elle avait été elle-même éclaboussée de cette souillure.
Or, un homme, à ses yeux, avait communiqué ce délire, déchaîné cette bestiale fureur. Un homme avait conseillé l’égorgement, fanatisé les masses ignorantes. Un homme avait lâché la meute et désigné les victimes. Il s’appelait Marat.
Elle le savait. Quelques jours avant les massacres, ce Marat les avait réclamés dans son journal l’Ami du Peuple. Il avait écrit « que le parti le plus sage serait de se porter en armes à l’Abbaye, d’en arracher les traîtres… et de les passer au fil de l’épée. »
Elle le savait. Cette circulaire de la Commune, qui pressait la province d’imiter Paris et d’étendre ainsi le massacre à toute la France, elle était inspirée par Marat, signée par Marat.
Comment eût-elle ignoré ces textes ? Ne lisait-elle pas une demi-douzaine de journaux politiques, la Gazette de Perlet et celle de l’abbé Poncelin, le Courrier de Husson et celui de Gorsas, le Patriote de Brissot ? N’avait-elle pas toujours ses informateurs ?
Il est vrai qu’en ce mois de septembre 1792, Gustave Doulcet, nommé député à la Convention, s’apprêtait à partir pour Paris ; mais elle gardait son ami Bougon-Longrais, qui succédait à l’infortuné Bayeux comme procureur-général-syndic et qui, de ce poste, suivrait de plus près que jamais les événements. Enfin, près d’elle, dans l’ombre, veillait le fidèle Augustin Leclerc, actif, agile, aux aguets. Tous deux nourrissaient les mêmes espoirs et déploraient les mêmes violences. Ils exécraient les mêmes monstres et vénéraient les mêmes dieux. Leurs haines comme leurs enthousiasmes, à l’unisson, se renforçaient mutuellement.
Ainsi, pour elle, aucun doute : Marat était bien l’homme des massacres de septembre. Il en sortait trempé de sang. À vrai dire, il n’avait guère encore attiré son attention. Elle savait que, depuis trois ans, son journal l’Ami du Peuple n’était qu’une longue et criarde dénonciation : la grande trahison, le grand complot, la grande conspiration. Elle se rappelait un pamphlet de panique : « C’en est fait de nous ! » lancé dans l’immense allégresse des Fêtes de la Fédération de 1790, où Marat réclamait cinq cents têtes pour assurer le bonheur, le repos et la liberté du peuple. Un an plus tard, il proposait d’égorger La Fayette et Bailly, d’empaler les Constituants vendus à la Cour, d’attacher « leurs membres sanglants aux créneaux de la salle, afin d’épouvanter leurs successeurs ».
Elle l’imaginait difforme, hideux, vivant dans une cave comme un hibou dans son trou, n’en sortant que pour hurler à la mort dans les clubs des Jacobins, des Cordeliers. Bref, elle ne voyait confusément en lui qu’un agité, un énergumène, un grotesque. Après les massacres des prisons, il lui apparaissait pour la première fois tragique.
Désormais, elle est tombée en arrêt. Son attention se concentre sur lui. Elle va le guetter, le suivre sur la scène politique, tandis que continue de se dérouler le grand drame révolutionnaire.
Très vite, l’événement lui apporte une preuve nouvelle de la responsabilité de Marat. Le publiciste, l’orateur de club, le commissaire à la Commune, vient d’être élu député à la Convention. Le 21 septembre 92, la nouvelle Assemblée a proclamé la République. Et, dès le 25, elle se tourne tout entière, poings brandis, contre « l’ami du peuple ». Un député l’accuse d’avoir provoqué les massacres, d’aspirer à la dictature. Robespierre et Danton eux-mêmes le désavouent. Il monte à la tribune : « J’ai dans cette assemblée un grand nombre d’ennemis personnels. » Un cri jaillit, unanime : « Tous ! Tous ! » Imperturbable, il veut poursuivre. Debout, les députés l’accablent d’invectives : « À bas de la tribune ! — À l’Abbaye ! — À la guillotine ! »
Mais l’homme s’obstine et tient tête. « Oui, dit-il, parfois la dictature s’impose. » Il justifie les massacres : « Le peuple, obéissant à ma voix, a sauvé la patrie, en se faisant dictateur lui-même pour se débarrasser des traîtres. » Et comme le tumulte continue, il brandit un pistolet, le porte à sa tempe. Il se tuera au pied de la tribune si on le décrète d’accusation. Écœurée, l’Assemblée passe outre. Par son mépris, elle marque sa réprobation. Charlotte n’oubliera plus cette muette sentence.
Elle guette Marat pendant le procès de Louis XVI devant la Convention, en janvier 93. Certes, Charlotte n’est pas tendre pour le roi, ni pour le pouvoir royal. Elle les juge en maximes rigoureuses, d’une frappe cornélienne, dans ces controverses politiques où elle se jette par sursauts. « Un roi faible ne peut pas être bon… Les rois sont faits pour les peuples, et non les peuples pour les rois. » Mais l’exécution de Louis XVI lui apparaît comme une inutile cruauté, le symbole même de ces excès qui défigurent à ses yeux la Révolution, celle dont elle a vu briller la figure radieuse dans la nuit du 4 août.
Nombre de députés, tout en votant le principe de la peine de mort, voudraient éviter l’exécution du roi, les uns par crainte d’en faire un martyr, les autres par simple humanité. Beaucoup de modérés, de Girondins, proposent l’appel au peuple, qui seul pourrait accorder la grâce. Marat, après d’autres Montagnards, le combat âprement. Il lui faut la tête du roi. Avant le procès, il a écrit dans son journal : « Je ne croirai à la République que lorsque la tête de Louis XVI ne sera plus sur ses épaules. » Au cours même des débats, il insiste : « Point de sûreté, point de repos tant que la tête du tyran ne sera pas abattue. » À une faible majorité, 387 voix contre 334, l’exécution est votée.
Charlotte s’en afflige. Elle tremble pour l’avenir, pour la paix de son pays. Elle écrit à son amie Rose Fougeron : « Je frémis d’horreur et d’indignation. Tout ce qu’on peut rêver d’affreux se trouve dans l’avenir que nous préparent de tels événements… Tous ces hommes qui devaient nous donner la liberté l’ont assassinée. Ce ne sont que des bourreaux. » Et, pour elle, Marat est le chef de ces bourreaux.
Elle est toujours aux aguets lorsque, le 12 avril 93, la Convention se tourne de nouveau contre Marat. N’a-t-il pas déchaîné ces émeutes, ces scènes de pillage qui ont troublé Paris à la fin de février ? N’a-t-il pas excité même à l’insurrection contre l’Assemblée ?
En effet. Comme au moment des massacres de septembre, Marat soutient que le peuple, « désespérant d’une Assemblée qui encourage le crime par l’impunité », doit se sauver lui-même. Le matin même de ces émeutes, il a écrit dans son journal, qui s’appelle maintenant le Journal de la République : « On ne doit pas trouver étrange que le peuple, poussé au désespoir, se fasse lui-même justice. Dans tous les pays où les droits du peuple ne sont pas de vains titres, le pillage de quelques magasins, à la porte desquels on pendrait les accapareurs, mettrait fin aux malversations. »
Et, d’autre part, comme président des Jacobins, il a bien signé un appel à l’insurrection contre l’Assemblée : « Oui, la contre-révolution est dans le gouvernement, dans la Convention nationale. C’est là qu’il faut frapper ! Allons, républicains, armons-nous !… »
Cette fois encore, imperturbable, obstiné, Marat tient tête. Il approuve, il contresigne, lorsque le girondin Guadet lit à la tribune l’appel à l’insurrection lancé par les Jacobins : « Oui. C’est vrai. C’est mon opinion. »
Mais son sang-froid même exaspère l’indignation de l’assemblée. Pétion, si pondéré d’ordinaire, s’emporte contre « le vil scélérat qui a prêché le despotisme », contre ces sortes d’hommes qui crient sans cesse au peuple de se lever. Et quand le peuple sera debout, qu’aura-t-il donc à renverser, qu’aura-t-il donc encore à égorger ?
Boyer-Fonfrède demande à la Convention de bannir de son sein « ce génie malfaisant, cet artisan de crimes, de calomnies, de troubles, de discordes, de haines ». Buzot est plus véhément encore : « Les départements béniront le jour où vous aurez délivré l’espèce humaine d’un homme qui la déshonore, qui a dégradé la morale publique, dont l’âme est toute calomnie et la vie entière un tissu de crimes. »
Cette fois, Marat renonce à toute mise en scène. Il ne braque point de pistolet vers sa tempe. Et l’Assemblée vote le décret d’accusation. Mais aussitôt, le public exalté des tribunes proteste et vocifère. De plus en plus, il tend à se mêler aux débats. Tour à tour, il acclame, il injurie. À plusieurs reprises, des députés ont voulu sévir contre ses fureurs. Marat est l’idole de ces fanatiques. Aujourd’hui, ils descendent dans la salle, entourent « l’ami du peuple », s’opposent à son arrestation, le prennent sous leur sauvegarde.
Au surplus, lorsqu’il se constitue prisonnier pour comparaître devant le Tribunal révolutionnaire, le président Montané, l’accusateur public Fouquier-Tinville, les juges, les jurés, lui sont acquis. Il dirige lui-même une audience de pure forme. Il est acquitté.
La foule qui bat les murs du Palais de Justice l’accueille à sa sortie d’une clameur unanime, le couronne de chêne et de laurier, puis chantant, dansant, le porte en triomphe à la Convention. Le cortège aux bras nus, hérissé de piques et coiffé de bonnets phrygiens, défile devant l’Assemblée silencieuse. Un sapeur, nommé Rocher, brandissant sa hache, déclare à la barre qu’on devra faire tomber sa tête avant d’avoir celle de « l’ami du peuple ». Marat, à la tribune, exalte son innocence et savoure l’apothéose.
Du jour où il est rentré triomphalement à la Convention sur les épaules populaires, il ne cesse plus de s’élever. Dans l’Assemblée, il a ses partisans, les maratistes. Pour ses adversaires, l’épithète est injurieuse. Lui s’en enorgueillit : « Elle deviendra, dit-il, un titre d’honneur ; car il est impossible, sans être maratiste, d’être patriote à l’épreuve, vrai défenseur du peuple, martyr de la liberté. » Désormais il s’érige en grand accusateur près de la Commune, des Cordeliers, de la Convention même. Il culmine.
Charlotte, qui suit l’étonnante ascension, s’en indigne et s’en inquiète. Plus Marat grandit, plus elle le hait. Maintenant, littéralement, il la hante. Elle vit face à face avec l’image détestée.
Elle croit le bien connaître, depuis sept mois qu’elle instruit sourdement son procès. Une phrase lancée par Vergniaud, le plus éloquent des Girondins, la poursuit : « Marat, tout dégouttant de calomnie, de fiel et de sang, élevant sa tête audacieuse au-dessus des lois. » C’est ainsi qu’elle le voit.
D’aspect, c’est un monstre : petit, large, la tête énorme, la démarche rapide et sautillante, la mise malpropre et recherchée, le front plissé sous le bonnet rouge ou le mouchoir noué, le nez courbe écrasé sur la bouche longue et mince, la mine insolente ou sardonique, le teint de plomb, les yeux ronds, clairs, inquiets, d’un gris jaune.
D’esprit, c’est un monstre. La vanité, l’ambition, le dévorent. Oh ! surtout la vanité. Méconnu comme savant et comme médecin, méconnu comme philosophe et comme écrivain, malgré tant de livres et de mémoires publiés dans le vide, il connaît enfin, grâce à la Révolution, cette popularité qu’il convoite depuis vingt ans. Il la lui faut désormais. Il en a besoin comme de l’air qu’il respire. Exaltant les plus sales instincts de la foule ignorante, lui soufflant chaque jour la haine et le soupçon, versant sur elle son humeur âcre et féroce, il lui communique sa fièvre et son délire. Mais du moins, elle continue de l’acclamer.
De lui, tout irrite la jeune fille : ce titre de « médecin des incurables » qu’il se vante d’avoir reçu quand il donnait des consultations ; ce nom qu’il s’est décerné lui-même, ce nom dont il signe, « Marat, l’ami du peuple », comme s’il était l’ami par excellence, le seul ami du peuple, comme s’il exerçait un privilège !
Ne s’est-il pas emparé d’un autre monopole, ne donne-t-il point à tous les Français des leçons de patriotisme, lui qui est né, en territoire prussien, d’une mère génevoise et d’un père sarde, d’origine espagnole ? Le cas est de tous les temps. Et Charlotte sourit amèrement de l’intolérable prétention. Car elle a le sens de l’ironie.
Mais, dira-t-on, il voit juste, de temps en temps ? Parbleu ! Il dénonce tous les jours. Il est pendu au tocsin. Son journal, ses pamphlets, ne sont qu’un cri d’alarme : « On nous endort. Prenons-y garde. C’est un beau rêve. L’affreux réveil ! » Quand un homme commet une faute, comment Marat ne l’aurait-il pas prévue, puisqu’il accuse tous les hommes de toutes les fautes ?
Mais, dira-t-on encore, disgracié par la nature, ne doit-il pas compatir mieux qu’un autre aux souffrances des humbles, à l’éternelle injustice dont ils sont victimes ? Il est sincère. De plus, il est désintéressé. Qu’importe ? Il est néfaste.
Et puis, l’impardonnable, pour la jeune fille, c’est l’incessant appel à la tuerie. Oh ! évidemment, il s’efforce de le justifier. Plus la Révolution s’achèvera vite, plus vite reviendront la sécurité, le bonheur. « Le fer et la torche à la main, il faut hâter les événements… Nous versons du sang pour qu’on n’en verse plus. » Éternel refrain dont on berce les hommes pour les tenir en guerre !
Le temps est loin déjà où, dans l’allégresse des Fêtes de la Fédération, Marat jetait son cri discordant et réclamait cinq cents têtes. En septembre 92, au Conseil de la Commune, il déclare qu’il faut en abattre quarante mille pour assurer la tranquillité publique. Six semaines plus tard, il écrit dans son journal : « Jamais la machine ne marchera que le peuple n’ait fait justice de deux cent mille scélérats. »
Ainsi, ses démentes exigences grandissent avec le temps. Où s’arrêtera-t-il ? Décidément, c’est lui qui entretient, qui prolonge le trouble. Il est le mal. Il est la haine. Il est la guerre. Lui disparu, la Paix refleurirait.