Claude Paysan/017
XVII
Ensuite, ce fut un autre Claude.
La tristesse profonde qui le rongeait et nuageait constamment son front de soucis, il ne l’avait pas beaucoup cachée jusque-là. Jamais il n’avait voulu, même sous le regard perçant de sa mère, mettre des expressions fausses sur sa figure. Mais maintenant, quitte à reprendre encore quand il était seul son même air pensif, il s’efforçait de sourire gaiement, de s’amuser beaucoup aux enfantillages doux et naïfs que lui faisait la vieille Julienne pour l’égayer.
Alors, comme elle sentait du bonheur rayonner tout le jour autour d’elle, quand elle parvenait à réveiller un bon éclat de rire sur les lèvres de son fils.
Lui, sachant ça, tâchait maintenant de faire mentir son cœur, de feindre à tout propos des joies factices pour lui faire plaisir, à la pauvre… Il était même parvenu à créer un doute sérieux chez elle.
Seulement, ni l’un ni l’autre ne se hasardaient encore néanmoins à aborder certains sujets trop sensibles, pas plus qu’à prononcer le nom de Fernande…
… Oh ! les mères, les vraies, c’est dans cette intuition particulière, qui les fait lire jusque dans les replis les plus cachés du cœur de leurs enfants, que ceux qui ont bien connu et aimé les leurs les retrouveront.