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Contes populaires d’Afrique (Basset)/130

La bibliothèque libre.
E. Guilmoto, Éditeur (Les Littératures populaires, tome XLVIIp. 342-343).

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LA HYÈNE ET LA LUNE[1]


Il arriva qu’une fois une hyène trouva un os ; elle le prit et l’emporta dans sa gueule. Comme alors la lune brillait d’une belle lumière, l’eau était calme ; la hyène jeta l’os quand elle vit la lune dans l’eau et voulut la saisir pensant que c’était de la viande grasse. Elle enfonça sa tête au-dessus des oreilles dans l’eau et ne trouva rien. L’eau était troublée. La hyène retourna sur le bord et resta tranquille. L’eau redevint claire. La hyène fit un bond et essaya de saisir ferme, pensant tenir la lune qu’elle croyait être de la viande parce qu’elle la voyait dans l’eau. Elle saisit l’eau qui coula de sa gueule et redevint boueuse. La hyène se retira sur le bord. Une autre hyène arriva, prit l’os et laissa tranquillement l’autre derrière. À la fin, le matin parut et la lune s’affaiblit devant la lumière du jour. La hyène échoua.

Elle revint un autre jour jusqu’à ce que l’endroit où elle ne pouvait rien trouver fut piétiné.

Alors on rit beaucoup de la hyène en la voyant courir continuellement dans l’eau, mordre l’eau et l’eau couler de sa bouche, tandis qu’elle revenait sans rien. Alors, quand on rit d’un homme, on dit : Vous êtes comme la hyène qui jeta son os et n’obtint rien parce qu’elle voyait la lune dans l’eau.




  1. Callaway, Nursery tales, traditions and hislories of the Zulus, p. 347-354.