Contes populaires d’Afrique (Basset)/141

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E. Guilmoto, Éditeur (Les Littératures populaires, tome XLVIIp. 376-377).

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L’ÉLÉPHANT ET LA GRENOUILLE[1]


Je parle souvent de l’éléphant et de la grenouille qui faisaient la cour dans une maison.

Un jour, la grenouille dit à la fiancée de l’éléphant :


— L’éléphant est mon cheval.

Quand il vint à la nuit, la fiancée lui dit :

— Tu es le cheval de la grenouille.

Il alla trouver celle-ci et lui demanda :

— As-tu dit à la fiancée que je suis ton cheval ?

— Non, je ne l’ai pas dit.

Alors ils allèrent trouver la fiancée de l’éléphant,

En route, la grenouille lui dit :

— Grand’père, je n’ai pas de force pour marcher. Laisse-moi monter sur ton dos.

— Monte, mon petit-fils, dit l’éléphant.

Et la grenouille monta.

Au bout d’un instant, elle dit à l’éléphant :

— Grand-père, je vais tomber. Laisse-moi chercher de petites cordes pour t’attacher dans ta bouche.

L’éléphant y consentit. La grenouille fit ce qu’elle avait demandé.

Au bout de quelque temps, elle dit encore :

— Laisse-moi prendre une branche verte pour chasser de toi les moustiques.

— Va, dit l’éléphant.

Alors elle alla chercher la branche.

Quand ils arrivèrent, la fiancée les vit et lorsqu’ils se rencontrèrent avec elle, elle les salua en criant :

— Éléphant, en vérité tu es le cheval de la grenouille.




  1. Heli Chatelain, Folk tales of Angola, p. 202-203.