Correspondance de Voltaire/1762/Lettre 4944

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Correspondance : année 1762GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 42 (p. 147).
4944. — À M. DEBRUS[1].
(Reçu le 30 juin.)

J’ai à peu près vingt-quatre louis, mon cher monsieur, dont il faut disposer en faveur de la famille Calas[2]. Je m’en rapporterai à votre prudence pour savoir si on peut aider les enfants qui sont ici en même temps qu’on secourra la mère. Je crois qu’à présent elle n’est pas dans le besoin. Je distribuerai cet argent de la manière dont vous l’ordonnerez. Nous aurons encore quelques autres secours en temps et lieu. J’embrasse MM. de Végobre et Cathala, et tous vos amis. Je vous trouvai sorti hier. Je vous fais mon compliment sur votre santé ; nous avons le soleil de Languedoc, c’est la seule bénédiction de ce pays-là. V.

  1. Éditeur, A. Coquerel. — Autographe. L’adresse est : « À monsieur, monsieur de Brus, derrière le Rhône, à Genève. »
  2. On verra plus d’une fois, dans la suite de ces lettres, Voltaire contribuer généreusement de ses deniers, tantôt au soulagement des orphelins et de la veuve de Calas, tantôt aux frais très-considérables de leur procès. Il se montra, en outre, inépuisable en inventions et infatigable dans ses demandes pour leur créer des ressources suffisantes. (A. C.)