Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5259

La bibliothèque libre.

5259. — À M. LE DUC DE CHOISEUL.
(fragment[1].)

J’ignore ce que mes oreilles ont pu faire aux Pompignan. L’un me les fatigue par ses mandements, l’autre me les écorche par ses vers, et le troisième me menace de les couper. Je vous prie de me garantir du spadassin : je me charge des deux écrivains. Si quelque chose, monseigneur, me faisait regretter la perte de mes oreilles, ce serait de ne pas entendre tout le bien que l’on dit de vous à Paris.

  1. Ce fragment a été plusieurs fois réimprimé avec des variantes, et est donné ainsi par Dutens (Mémoires d’un voyageur qui se repose, 1806 : « Monseigneur, je ne sais ce que j’ai fait aux frères de Pompignan : l’un m’écorche les oreilles, et l’autre veut me les couper. Protégez-moi, monseigneur, contre l’assassin, je me charge de l’écorcheur, car j’ai besoin de mes oreilles pour entendre le bruit de votre renommée. »

    Cette version est probablement la plus exacte.