Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5468

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Correspondance : année 1763GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 37-38).

5468. — À M. DAMILAVILLE,
1er décembre.

Mon cher frère, voici encore quelques Quaker[1] qui me sont parvenus je ne sais comment.

Comme il faut un peu s’amuser en faisant la guerre, je joins à ce paquet un conte[2] à dormir debout, que vous n’aurez peut-être pas le temps de lire ; mais frère Thieriot en aura le temps après avoir fait sa méridienne, ou pour faire sa méridienne.

Il y a ici une lettre bien importante pour M. Mariette[3] que je recommande à la bonté de mon frère. Il y en a aussi d’autres qu’on peut mettre à la petite poste, le tout en faveur de la bonne cause, que nous devons toujours avoir devant les yeux.

Avez-vous reçu une Tolérance ? C’est un ouvrage pour les frères, et on croit que cette petite semence de moutarde produira beaucoup de fruit un jour : car tous savez que la moutarde et le royaume des cieux, c’est tout un[4].

Eh bien ! que font les parlements ? veulent-ils faire renaître le temps de la Fronde ? ont-ils le diable au corps ? Mais ce ne sont pas là nos affaires ; notre grande affaire est d’écr. l’inf…

N. B. Ne pourriez-vous pas faire tenir adroitement un Quaker à Merlin ou à Cailleau ? Il pourrait imprimer icelui. Il est sûr qu’il faut écr. l’inf…, mais sans se compromettre.

  1. Première Lettre d’un Quaker, tome XXV, page, 5.
  2. Ce qui plaît aux Dames ; voyez tome X.
  3. Elle manque.
  4. Matthieu, xiii, 31.