Correspondance de Voltaire/1764/Lettre 5539
D’une main on donne le fouet aux parlements, et de l’autre on les caresse ; on déclare que les commandants n’ont fait qu’obéir aux ordres supérieurs, et on les rappelle ; on chasse les jésuites, et on en garde quatorze à la cour qui confessent, ou font semblant de confesser. On est irrité des remontrances, et on invite à en faire ; ce monde est gouverné par des contradictions.
Nous verrons quelle contradiction résultera du procès des Calas, qui est actuellement sur le bureau : est-il vrai que votre parlement s’est avisé de casser l’arrêt de celui de Paris, qui cassait le décret d’appréhension au corps du duc commandant de la province ?
S’il y a quelque sottise nouvelle, M. Ribotte est prié d’en faire part à celui qui rit de toutes les sottises qui sont frivoles, et qui tâche de réparer celles qui sont barbares.
- ↑ Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme français : Paris, 1856, page 244.