Correspondance de Voltaire/1764/Lettre 5692
Apparence
5692. — À MADAME ÉLIE DE BEAUMONT[1].
À Ferney, 29 juin.
Je vous dois, madame, de nouveaux remerciements et de nouveaux éloges. Votre joli roman m’a fait vite quitter des fatras d’histoire qui m’occupaient.
L’histoire dit ce qu’on a fait ;
Un bon roman, ce qu’il faut faire.
Vous nous avez peint trait pour trait
Les vertus avec l’art de plaire :
Et l’on peut dire en cette affaire
Que le peintre a fait son portrait.
Je ne suis pas moins touché du mémoire pour Potin[2], ou plutôt pour deux millions d’hommes. M. de Beaumont et vous, madame, êtes sûrs de l’estime publique. Souffrez que ma lettre soit pour vous deux, que je vous félicite d’appartenir l’un à l’autre, et que je joigne ma sensible reconnaissance, madame, au respect que j’ai pour vous.