Correspondance de Voltaire/1765/Lettre 6162
Je présume que M. Lekain aura attendu un temps plus favorable pour faire débiter la tragédie qu’il imprime ; je viens de découvrir encore des vers répétés au troisième acte.
Il y a, dans la scène deuxième de ce troisième acte :
Vous acceptiez la main qui vous perça le flanc.
C’est Nemours qui parle ; et Adélaïde lui dit, quelques vers après :
Enflé de sa victoire, et teint de votre sang,
Il m’ose offrir la main qui me perça le flanc.
Je retrouve dans une vieille copie :
Tout doit, si je l’en crois, céder à son pouvoir ;
Lui plaire est ma grandeur, l’aimer est mon devoir.
Cette version est sans doute la meilleure[1] ; des cartons ne sont pas une chose bien difficile, et il faut les préférer à des négligences insupportables.
Je fais mille remerciements à M. Lekain.
Je ne crois pas qu’il y ait eu des spectacles à Paris pendant les prières de quarante heures. S’il y a quelque chose de nouveau, je le supplie de vouloir bien en faire part à son ami V.
- ↑ C’est celle qui est tome III, page 110.