Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 6710
Nous apprenons par la sœur de M. Thurot[2] que Dieu est juste. Nous ne savons point encore de détails ; mais nous pensons que sa justice doit écraser les diables, et que surtout le diable Janin doit être recommandé fortement à M. de La Reynière. J’en ai écrit à M. de Chauvelin. Je vous demande en grâce de m’aider et de venger la sœur de Thurot. Je respire enfin ; je ne fais plus de paquets, et nous répétons les Scythes.
Vous devez avoir reçu à présent les deux exemplaires envoyés à M. le duc de Praslin bien corrigés. Si vous en voulez encore une copie, on vous l’enverra ; mais vous pouvez aisément faire porter sur vos anciens exemplaires les corrections qui sont sur les nouveaux, et vous pouvez aussi en donner un à M. de Thibouville. Il distribuera les rôles selon vos ordres, et de tout ceci il n’y aura pour vous que du plaisir.
Je crois qu’il est convenable que j’écrive un petit mot de reconnaissance à M. de Montyon, quoique l’abbé du grand conseil[3] et Mlle Thurot ne m’aient pas encore instruit des détails. Permettez donc que je mette ma lettre pour M. de Montyon dans votre paquet.
Mettez-moi, je vous prie, aux pieds de M. le duc de Praslin. M. le duc de Choiseul nous a délivrés de la famine ; qu’il soit béni, et vous aussi, mes anges, qui avez si bien battu des ailes dans cette maudite affaire !
Je me flatte que Mme d’Argental est en bonne santé. Respect et tendresse.