Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 6877
Si on vous a appelé Rabsacès[1], mon cher philosophe, on m’appelle Capanée[2]. Nos savants d’aujourd’hui prodiguent les titres « honorifiques. Je vous garderai le secret : dites-moi quel est le cuistre nommé Foucher[3] qui vient, dit-on, de faire un Supplément à la Philosophie de l’Histoire ? N’est-il pas de l’Académie des inscriptions et belles-lettres ? S’il y a des académies de politesse et de raison, je ne crois pas qu’il y soit reçu.
Je vous ai mandé[4] que je vous avais envoyé par M. Necker un volume de la Lettre au Conseiller ; mais Dieu sait quand M. Necker arrivera à Paris.
Faites-moi, je vous prie, réponse en droiture sur mon ami Foucher. Je ne sais qu’est devenu le libraire à qui on a donné la Destruction jésuitique. Nous avons quatre mille cinq cents soldats autour de Genève ; c’est la seule nouvelle que j’aie. Quand il y aura des guerres ou des bruits de guerre, fuyez aux montagnes.
Intérim vale, et me ama.
- ↑ À la page 29 de la Lettre à un ami sur un écrit intitulé Sur la destruction des jésuites, par un auteur désintéressé.
- ↑ C’est dans la Préface de son Supplément à la Philosophie de l’Histoire (page 33 de la première édition, et 31 de la seconde) que Larcher appelle Voltaire « un Capanée ».
- ↑ Ce n’est point Foucher, mais Larcher.
- ↑ Si c’est par une lettre autre que le n° 6872, cette autre lettre manque. Il est possible toutefois que Voltaire entende parler du n° 6874 adressé à Damilaville qui communiquait à d’Alembert ce qu’il recevait de Voltaire.