Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 6909

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Correspondance : année 1767GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 45 (p. 287-288).
6909. — À M. DAMILAVILLE.
7 juin.

Mon cher ami, voici enfin Sirven qui veut vous voir, vous remercier de vos bontés, et remettre son sort entre vos mains. Je ne crois pas qu’il doive se montrer avant que son procès ait été porté au conseil.

J’ai écrit à M. Cassen[1] pour le supplier de presser le rapport de M. Chardon. Vous présenterez sans doute Sirven à M. de Beaumont. J’ai bien peur que M. de Beaumont ne puisse pas à présent donner tous ses soins à cette affaire : il doit être si occupé de la sienne qu’il n’aura pas le temps de songer à celles des autres. Mais, comme il ne s’agit actuellement que de procédures au conseil, M. Cassen est en état de faire tout ce qui est nécessaire. Il pourra avoir la bonté de mener Sirven chez M. Chardon.

J’ai lu les inepties contre mon ami Bélisaire. Ces sottises sont écrites par des Vandales dont il triomphera.

On a fait contre ce pauvre abbé Bazin un livre bien plus savant[2], qui mérite peut-être une réponse. Tout cela part, dit-on, du collège Mazarin. Il faudra que nous disions, comme du temps de la Fronde : Point de Mazarin !

J’espère que l’affaire du vingtième, qui est plus intéressante, sera finie avant que vous receviez ma lettre. Il faut bien payer les dettes de l’État, et on ne les peut payer qu’au moyen des impôts.

Voici un petit livre[3] qu’on m’a donné pour vous. Personne n’est plus en état que vous de le réfuter.

Je vous embrasse avec la plus vive tendresse.

  1. La lettre 6902.
  2. Le Supplément à la Philosophie de l’Histoire, par Larcher.
  3. L’Examen important de milord Bolingbroke.