Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 6923

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Correspondance : année 1767GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 45 (p. 301).
6923. — À M. DAMILAVILLE.
26 juin.

On me mande, mon cher ami, que les huguenots d’un petit canton en Guienne ont assassiné un curé[1], et en ont poursuivi deux autres. Si la chose est vraie, ces messieurs n’ont pas la tolérance en grande recommandation, et on n’en aura pas beaucoup pour eux. Je ne veux pas croire cette horrible nouvelle. Pour peu qu’ils eussent donné lieu à une émeute, ils ne feraient pas de bien à la cause des Sirven. Je pense qu’alors il faudrait tout abandonner. Mais je me flatte encore que ce n’est qu’un faux bruit. Je n’ai point auprès de moi mon ami Wagnière. J’écris avec peine ; je suis malade. Je finis, mon cher ami, en vous recommandant les incluses, et en vous aimant.

  1. Voyez les lettres 6934, 6950, 6960 et 6999.