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Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 7848

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Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 41).
7848. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
Avril[1].

Je reçois, en ce moment, les faveurs de M. Bouvart[2], dont je vous remercie tous deux. J’ai renoncé à ma chèvre, mon cher ange ; le temps est trop affreux ; je suis plongé dans les neiges.

Je vous demande quelques mois de grâce pour le Dépositaire ; il m’est impossible de travailler dans l’état où je suis ; quand je serai en vie, à la bonne heure, je serai assurément à vos ordres.

Les petits versiculets faits pour Mme la duchesse de Choiseul et pour M. Saurin n’étaient faits que pour eux.

C’est apparemment pour faire sa cour à M. l’abbé Terray qu’on les a montrés.

Voulez-vous me faire un plaisir ? informez-vous, je vous en prie, si on a fulminé, le jeudi de l’absoute, la bulle In cœna Domini[3]. Quel mot, fulminé ! cela m’est important pour fixer mes idées sur Ganganelli ; il faut avoir des idées nettes.

Mais surtout dites à Mme de Choiseul que vous vous êtes chargé expressément de la gronder.

Me pardonnez-vous tout ce bavardage ?

  1. Dans l’édition de Kehl, cette lettre est datée de mars. Le nom du mois est surchargé dans l’original. (B.)
  2. La réponse à la consultation, ou lettre 7811.
  3. Clément XIV ne la fulmina pas ; voyez la note de Voltaire, tome XVIII, page 43.