Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 7848
Je reçois, en ce moment, les faveurs de M. Bouvart[2], dont je vous remercie tous deux. J’ai renoncé à ma chèvre, mon cher ange ; le temps est trop affreux ; je suis plongé dans les neiges.
Je vous demande quelques mois de grâce pour le Dépositaire ; il m’est impossible de travailler dans l’état où je suis ; quand je serai en vie, à la bonne heure, je serai assurément à vos ordres.
Les petits versiculets faits pour Mme la duchesse de Choiseul et pour M. Saurin n’étaient faits que pour eux.
C’est apparemment pour faire sa cour à M. l’abbé Terray qu’on les a montrés.
Voulez-vous me faire un plaisir ? informez-vous, je vous en prie, si on a fulminé, le jeudi de l’absoute, la bulle In cœna Domini[3]. Quel mot, fulminé ! cela m’est important pour fixer mes idées sur Ganganelli ; il faut avoir des idées nettes.
Mais surtout dites à Mme de Choiseul que vous vous êtes chargé expressément de la gronder.
Me pardonnez-vous tout ce bavardage ?
- ↑ Dans l’édition de Kehl, cette lettre est datée de mars. Le nom du mois est surchargé dans l’original. (B.)
- ↑ La réponse à la consultation, ou lettre 7811.
- ↑ Clément XIV ne la fulmina pas ; voyez la note de Voltaire, tome XVIII, page 43.