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Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 7863

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Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 56-57).
7863. — À M. TABAREAU[1].
À Ferney, 24 avril.

Nous autres Français, mon cher ami, nous ne sommes pas dignes de billets de banque ni d’aucuns billets publics. Cela est bon pour des Hollandais, des Anglais, des Vénitiens et des Génois. Mais ce qui est remède pour eux est poison pour nous. Un poison qui me mine, c’est l’aventure de la caisse d’escompte. J’y avais mis presque tout mon bien libre. Ne savez-vous rien de ce nouvel arrangement de finance ? Les pauvres actionnaires de bonne foi seront-ils ruinés ? La gazette de Suisse dit que La Borde est exilé dans une de ses terres ; mais je crois qu’il n’y a de banni que l’argent mis par les particuliers à la caisse d’escompte.

Portez-vous bien : santé vaut mieux que richesse. Je vous embrasse de tout mon cœur.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François (2me Suppl.).