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Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 7885

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Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 79).
7885. — À M. HENNIN.
À Ferney, 19 mai.

Je suis fâché de troubler vos fêtes par des plaintes. Le sieur Pierre Dufour-Vincent, domicilié à Ferney, sous la protection du roi, allant aujourd’hui à Genève pour les affaires de son commerce, a été insulté assez près de la porte, et battu outrageusement par le nommé Lalime fils, dit Vernion, à la tête de quelques séditieux. Il n’a pu pénétrer chez vous, craignant d’être massacré dans la rue.

De pareils excès arriveront fréquemment si on n’y met pas ordre. Les sujets du roi sont tous les jours insultés dans Genève, tandis que les Genevois sont reçus avec la plus grande honnêteté dans tout le pays de Gex.

Je vous supplie d’envoyer ma lettre au ministère, m’en rapportant d’ailleurs à votre prudence et à votre zèle.

J’ai l’honneur d’être avec les sentiments les plus respectueux, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Voltaire.