Aller au contenu

Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 7903

La bibliothèque libre.
Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 95).
7903. — À M. L’ABBÉ AUDRA[1].
2 juin.

Pardonnez, mon cher docteur, si je réponds si tard à votre dernière lettre : ce n’est pas négligence, c’est misère ; je tombe tous les jours, je n’ai pas un moment de santé.

À l’égard de Sirven, l’affaire a tant traîné qu’elle ne fera nulle sensation dans le monde lorsqu’elle sera sur le bureau. Personne au monde ne se souciera que Sirven, replongé dans son obscurité, ait un hors-de-cour ou un arrêt plus agréable. Le voilà maître de son bien ; il exerce son ancienne profession. Ses filles sont un peu folles ; ainsi l’était la noyée. Sa famille a été bien secourue ; il doit être content. S’il obtient l’arrêt qu’il désire, tant mieux ; sinon je lui conseille de vivre en paix.

Jouissez, mon cher ami, de votre réputation et de tous les agréments que votre mérite vous procure.

Puis-je vous demander s’il y a quelques négociants à Toulouse qui puissent faire usage des billets ci-joints ?

Je vous embrasse du meilleur de mon cœur.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.