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Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 8005

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Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 182).
8005. — À M. LE CONSEILLER MAUPEOU[1].
Ferney, 22 auguste.

Monseigneur, il ne faut point prendre la liberté de vous présenter des ouvrages nouveaux, parce que assurément vous pensez mieux que les auteurs de ce siècle ; une seule de vos lettres est mieux écrite que tous leurs livres. Mais peut-être dans les circonstances présentes, où le Système de la Nature fait tant de bruit dans l’Europe, il semble permis d’offrir au chef de la littérature[2] aussi bien que des lois la faible esquisse d’une réfutation.

Si vous daignez, dans la multitude de vos grandes occupations, jeter les yeux un moment sur ce petit écrit, il vous en dira moins que votre esprit ne vous en dira. Puissé-je avoir rencontré quelques-unes de vos idées ! Ce serait le seul moyen de n’être pas indigne de votre suffrage. J’ai l’honneur d’être avec un profond respect, monseigneur, etc.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. La direction de la librairie était dans les attributions du chancelier. (A. F.)