Aller au contenu

Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 8053

La bibliothèque libre.
Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 227).
8053. — À M. HENNIN.
À Ferney, 17 octobre.

Voyez, monsieur, si vous pouvez quelque chose dans cette affaire, et si elle mérite qu’on vous importune. Tout le monde vole dans ce monde : les confédérés polonais volent leurs compatriotes ; les Russes volent les Turcs à main armée. On nous a volé des rescriptions. Le nommé Sandos, natif genevois, actuellement à Genève, a volé de la limaille d’or à Resseguier le fils, dans Ferney. Il l’a vendue à un nommé Prévôt, orfévre à Genève, et il l’a avoué devant Jacques Resseguier, monteur de boîtes, demeurant à Genève, rue du Temple, père de Resseguier de Ferney.

Le même Sandos a volé chez Vincent, monteur de boîtes à Ferney, beaucoup de limaille d’or ; mais il ne l’a pas avoué.

J’ignore si on peut faire venir Sandos à résipiscence et à restitution. Je m’en rapporte à vos bontés et à votre crédit. Mais je serais fâché que vous prissiez trop de peine pour une chose aussi méprisable que l’or, et si méprisable que M. l’abbé Terray n’en donne à personne.

Mes respects très-humbles à vous, monsieur, et à toute votre famille. Le vieux Malade de Ferney, V.

(La pièce jointe est la copie d’une lettre de Voltaire au lieutenant de justice de Genève sur cette affaire.)