Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 8095
Monsieur, je suis confus de vos bontés. Je vois que vous êtes en Espagne le protecteur de tous les Français, et toute ma petite colonie est devenue française. J’ai remis aux entrepreneurs de la fabrique les mémoires dont Votre Excellence a bien voulu m’honorer. Ils sont à vos pieds ; ils ne manqueront pas d’écrire à M. Camps, et de lui faire un envoi. Votre Excellence me permettra-t-elle d’abuser de sa protection au point de lui adresser le paquet à elle-même par le premier courrier que M. le duc de Choiseul lui dépêchera ? Ils me font espérer que M. Camps sera très-content d’eux. Ils n’ont pas laissé de faire quelques affaires à Cadix par Marseille et par Bayonne, depuis qu’ils sont établis chez moi. Il y a tout lieu de croire que cette fabrique réussira, et ce sera à vos bontés, monsieur, qu’ils en auront la principale obligation.
Si vous avez quelques ordres à leur faire parvenir, et si vous daignez encore les honorer de quelque mémoire, je vous supplierai de vouloir bien ordonner qu’ils partent sous l’enveloppe de M. le duc de Choiseul ou sous celle de son premier secrétaire, M. de La Ponce, pour plus de sûreté.
Il ne me reste qu’à vous faire les plus sincères et les plus vifs remerciements.
J’ai l’honneur d’être avec autant de respect que de reconnaissance, etc.
- ↑ Éditeurs, Bavoux et François.